Vaccin contre le Covid-19 : un débat sera organisé le 16 décembre à l'Assemblée

Vincent Michelon, avec le service politique de LCI
Publié le 7 décembre 2020 à 15h35, mis à jour le 8 décembre 2020 à 11h21

Source : JT 20h WE

PARLEMENT - Un débat sur la couverture vaccinale contre le coronavirus sera organisé le 16 décembre à l'Assemblée nationale, indiquent des sources parlementaires à LCI. L'exécutif pourrait à nouveau recourir à la procédure du débat sans vote. Un second débat se tiendra le 17 au Sénat.

Déjà attaqué sur sa stratégie vaccinale, l'exécutif va la soumettre au Parlement. À moins d'un mois des premières vaccinations prévues en France, un débat sera organisé à l'Assemblée nationale le 16 décembre à 16h30, ont indiqué à LCI des sources parlementaires. Ces échanges se tiendront au lendemain du déconfinement, en lieu et place du débat annuel sur l'immigration, prévu ce jour-là et reporté sine die. Un second débat sera organisé le 17 décembre au Sénat. 

Selon nos informations, le débat sur la couverture vaccinale devrait être conduit dans le cadre de l'article 50-1 de la Constitution. Ce dernier permet au gouvernement de faire une déclaration donnant lieu à un débat pouvant, selon qu'il le décide ou non, faire l'objet d'un vote, sans engager sa responsabilité. 

Ce format avait été utilisé par le gouvernement pour annoncer sa stratégie de déconfinement le 28 avril 2020 à l'Assemblée nationale puis le 4 mai au Sénat, et les débats avaient été suivis d'un vote. L'annonce du reconfinement du pays s'était également traduite, le 29 octobre dernier, par des déclarations de Jean Castex devant les deux assemblées, à nouveau suivies d'un vote. 

Le vaccin, un sujet polémique

Si la gestion de la crise sanitaire par l'exécutif avait suscité de nombreuses critiques au sein de l'opposition, en particulier lors de ce reconfinement, le débat sur la politique vaccinale pourrait susciter encore davantage de remous. D'autant qu'une moitié de l'opinion française ne semble pas prête à se faire vacciner le Covid-19 l'an prochain. 

Si elles ont évité jusqu'ici d'appuyer les théories des "anti-vaccins", certaines voix dans l'opposition ont relayé les préoccupations relatives à la connaissance encore faible des éventuels effets indésirables. "Il est hors de question en l’état que je me fasse vacciner", a ainsi déclaré Marine Le Pen, invitée de LCI dimanche soir, préférant attendre que son médecin se soit procuré les études relatives. D'autres débats naissent également autour de "l'opacité" des contrats signés entre la Commission européenne et les laboratoires pour l'achat des millions de doses qui seront utilisées à partir de janvier. 

Plus largement, c'est surtout la méthode employée par l'exécutif pour gérer la crise sanitaire dans son ensemble qui est critiquée dans l'opposition. Le choix de recourir aux Conseils de défense pour définir les grandes orientations de cette politique y est considéré comme un refus du débat parlementaire. Le groupe LFI a ainsi refusé de participer aux "comités de liaison parlementaire" organisés autour de Jean Castex, une "boîte noire" selon la députée Mathilde Panot, qui consisterait à "contourner les assemblées".

"J'entends les réticences", avait anticipé Jean Castex le 3 décembre. "Le vaccin sera autorisé au terme d'une procédure rigoureuse. La stratégie sera présentée lors d'un débat au Parlement, les citoyens seront associés ainsi que les collectivités territoriales", avait-il promis. Un débat, donc, mais de faibles chances de parvenir à un consensus sur ce sujet, comme sur les autres d'ailleurs. 


Vincent Michelon, avec le service politique de LCI

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