Valéry Giscard d’Estaing, le président des grandes réformes sociétales

Publié le 2 décembre 2020 à 23h33, mis à jour le 3 décembre 2020 à 3h47

Source : Sujet TF1 Info

HISTOIRE - Baisse de l'âge de la majorité, dépénalisation de l'avortement, divorce par consentement mutuel : élu président de la République en 1974, Valéry Giscard d'Estaing, décédé ce mercredi 2 décembre, s'était attaché à mener de grandes réformes sociétales au début de son septennat. Retour sur son bilan.

L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing est mort du Covid-19 mercredi soir à 94 ans "entouré de sa famille" dans sa propriété d'Authon dans le Loir-et-Cher. Figure de la vie politique française, incarnation du centre droit et tombeur du gaullisme, Valéry Giscard d'Estaing a été élu à l'Élysée en mai 1974 à l'âge de 48 ans, faisant de lui le plus jeune président depuis Louis Napoléon-Bonaparte. Après son arrivée au palais, "VGE" a rapidement entrepris de grandes réformes sociétales. Retour sur les plus emblématiques d'entre elles.

"De ce jour date une ère nouvelle de la politique française, celle du rajeunissement et celle du changement de la France." Le premier discours présidentiel de Valéry Giscard d’Estaing, prononcé le 27 mai 1974, donne le ton : il sera le Président du renouveau, un Président moderne. À 48 ans, le jeune chef de l'État a d’ailleurs fait campagne sur le thème d’une "société libérale avancée".

Pendant sa campagne et dès le début de son mandat, celui que l'on surnomme "Giscard" ou "VGE" met en scène sa modernité. Pour son investiture, il ne porte pas de queue de pie et remonte les Champs-Élysées à pied. Il simplifie le protocole de l’Élysée, conduit sa propre voiture, et s’invite chez les Français pour partager leurs repas. 

Mais au-delà de la communication, ce sont ses réformes sociétales qui lui feront gagner sa réputation de Président moderne. Valéry Giscard d’Estaing souhaite adapter la loi à l’évolution des mœurs, même si son électorat de droite n’y est pas favorable. Il commence par abaisser la majorité civile à 18 ans, alors qu’elle était fixée à 21 ans depuis 1792.

Simone Veil défend l'IVG

En juillet 1974, le président de la République créé pour la première fois un secrétariat d’Etat à la condition féminine, et y nomme Françoise Giroud. Il confie à sa ministre de la Santé Simone Veil le soin de faire adopter la loi dépénalisant l’avortement, encadrant l’interruption volontaire de grossesse et autorisant l’interruption médicale de grossesse. Adoptée en Conseil des ministres en novembre 1974, la loi est ratifiée par l’Assemblée nationale en novembre 1975. 

Toujours en 1975, il modifie la loi sur le divorce. Jusque-là autorisé en cas de faute avérée d’un des deux époux, il permet le divorce par consentement mutuel et pour rupture de la vie commune. 

Après 1975, les réformes sociétales prennent moins de place dans la politique menée par le gouvernement. La crise économique et l’augmentation du chômage accompagnent la fin des Trente Glorieuses. Valéry Giscard d’Estaing met donc l’accent sur les réformes économiques. La rigueur budgétaire imposée aux Français et le sérieux qu'il met à redresser l'économie de la France ne le mettent pas en position de force pour l'élection présidentielle de 1981. Cette fois-ci, le match joué sept ans plus tôt entre "VGE" et François Mitterrand tourne à l'avantage du socialiste. 


La rédaction de TF1info

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