Contraint de déplacer sa crèche par la justice, Robert Ménard la met dans "un autre bâtiment municipal"

Publié le 19 décembre 2017 à 10h46
Contraint de déplacer sa crèche par la justice, Robert Ménard la met dans "un autre bâtiment municipal"

PROVOC - Le maire apparenté FN de Béziers a protesté à sa manière contre l'interdiction prononcée par la justice de la crèche installée dans sa mairie. Comme annoncé, il déplace cette crèche "à quelques mètres", "dans un autre bâtiment municipal".

Conformément à ce qu'il avait annoncé la veille, le maire d'extrême-droite de Béziers Robert Ménard a enlevé du hall de sa mairie la crèche de Noël pour se conformer à une décision de justice, mais dit la réinstaller "juste à côté", dans un autre bâtiment municipal. Saisi par la préfecture de l'Hérault en référé, une procédure d'urgence, le tribunal administratif de Montpellier avait ordonné lundi le retrait sous 48 heures de cette crèche de Noël, sous peine d'une astreinte de 2.000 euros par jour de retard.

Le juge a rappelé que "l'installation d'une crèche à titre temporaire à l'initiative d'une personne publique dans un emplacement public n'est légalement possible que lorsqu'elle présente un caractère culturel, artistique ou festif, sans exprimer la reconnaissance d'un culte ou marquer une préférence religieuse". Il se conforme ainsi à la jurisprudence du Conseil d'Etat, qui a clarifié le droit applicable aux crèches dans les bâtiments publics en novembre 2016 après des décisions contradictoires de plusieurs tribunaux.

Robert Ménard "manifeste clairement sa volonté de ne pas tenir compte des décisions de justice"

Robert Ménard, qui fait installer des crèches chaque année, a déjà eu maille à partir avec la justice administrative à ce sujet. Début novembre, le Conseil d'Etat avait définitivement invalidé sa décision prise trois ans plus tôt, en 2014, d'installer une première crèche. En 2015 et 2016, la mairie avait annoncé opter pour une "dimension plus culturelle et festive" avec une crèche accompagnée d'un sapin de Noël et d'une boîte aux lettres pour écrire au Père Noël.

Dans sa décision de lundi qui interdit la crèche de 2017, le juge s'appuie notamment sur des propos tenus par M. Ménard, élu proche du Front national, lors de l'inauguration de la crèche, dans lesquels il "manifeste clairement sa volonté de ne pas tenir compte des décisions de justice" sur ce sujet.

Alors que le magistrat estimait que la crèche installée n'avait aucun "caractère culturel, artistique ou festif", M. Ménard affirme au contraire que la crèche 2017 était présentée dans "une nouvelle version encore plus proche du caractère festif".


La rédaction de TF1info

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