Présidence française de l'Union européenne à partir du 1er janvier 2022 : comment ça marche ?

F. Se avec AFP
Publié le 31 décembre 2021 à 10h25, mis à jour le 1 janvier 2022 à 12h30

Source : TF1 Info

EUROPE - La France assume à partir de ce 1er janvier 2022 la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne, pour la première fois depuis 2008. Un rôle qui n'est pas seulement symbolique, mais dont le fonctionnement est généralement mal connu.

Emmanuel Macron a présenté jeudi 9 décembre ses priorités pour la présidence française de l'Union européenne, qui débute ce samedi 1er janvier et dure six mois, succédant à la Slovénie. Cette fonction, que la France n'avait pas occupé depuis 13 ans, permet d'exercer une influence certaine sur les orientations de l'Union, même si le périmètre en est très encadré. La présidence de Nicolas Sarkozy durant le second semestre de 2008, s'était exercée dans un organigramme différent, profondément modifié depuis par l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne l'année suivante.

Ce n'est pas seulement le président français qui devient celui du Conseil de l'Union européenne, mais l'ensemble de son gouvernement qui prend symboliquement la tête de celui de l'Europe. Ainsi, chaque ministre français présidera les réunions de ses homologues européens dans son domaine de compétence. À l'exception notable de la Diplomatie et de la Défense : c'est Josep Borrell, le haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, qui garde la main sur ces deux domaines particuliers - un poste auquel l'Espagnol a été nommé en 2019 par la Commission, pour un mandat de cinq ans. 

Une fonction encadrée

La fonction de pilotage de la présidence tournante a également été limitée par la création d'un poste de président du Conseil européen, depuis 2009, occupé actuellement par le libéral belge Charles Michel- et dont le mandat court jusqu'à la fin de la présidence française. C'est notamment lui qui préside les sommets des chefs d'État et de gouvernement, convoqués plusieurs fois par an. Autre limite au pouvoir du pays à qui échoit la présidence tournante, les prérogatives de la Commission européenne, dont le lancement des projets de loi n'est pas la moindre. 

Le fonctionnement de la présidence tournante suppose désormais une étroite coopération entre trois pays qui vont se succéder sur 18 mois, pour faciliter la transition et garantir la continuité des orientations européennes sur au moins dix-huit mois, et non six. Le "trio" de la France comprend ainsi la République Tchèque et la Suède, qui assumeront après elle la présidence tournante.

À la manœuvre dans les négociations européennes

Reste à la présidence semestrielle de fixer l'agenda de l'Union européenne, de convoquer les réunions spécifiques des ministres des 27 États membres, de mener les négociations, et ainsi d'influer considérablement sur l'orientation générale de l'Europe. Dans le cas d'un texte législatif à adopter, par exemple, elle a souvent un rôle décisif pour trouver un accord entre les pays membres et le Parlement européen. Pour asseoir son autorité, elle a aussi la haute main sur près de 150 groupes de travail et comités d'experts, dont le pilotage a une influence certaine sur le contenu de la politique de l'Union.

Alors qu'il s'apprête à prendre la tête de l'Europe pour six mois, pour la 13ᵉ présidence de la France depuis la première en 1959, Emmanuel Macron a promis que toutes ses priorités seraient inspirées par les trois axes : "relance, puissance et 

appartenance". Hasard des calendriers européen et français, cette présidence débutera en pleine campagne électorale, pour laquelle l'actuel locataire de l'Élysée n'est pas (encore) officiellement candidat.

À noter : symboliquement, vendredi 31 décembre à 20 heures, de nombreux monuments de la capitale seront illuminés aux couleurs de l'UE pour marquer le début de cette présidence : palais de l'Élysée, tour Eiffel, Arc de Triomphe, Invalides, Notre-Dame de Paris, Panthéon, Louvre ou encore Opéra Garnier. 


F. Se avec AFP

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