VIDÉO - Le chômeur à qui Macron avait dit de "traverser la rue" a retrouvé un emploi, précaire et éloigné de sa formation

par Antoine RONDEL
Publié le 20 septembre 2019 à 17h22, mis à jour le 20 septembre 2019 à 17h30

Source : Quotidien

UN AN APRÈS - Le 15 septembre 2018, Emmanuel Macron conseillait à un jeune chômeur de "traverser la rue" pour "trouver du boulot". Le 15 septembre 2019, Quotidien avait diffusé un reportage où ce dernier racontait quels effets avaient eu les suggestions présidentielles.

C'était le 15 septembre 2018, à l'occasion des journées du Patrimoine, à l’Elysée. Emmanuel Macron avait été interpellé par un visiteur, chômeur, formé en horticulture, qui lui reprochait "de ne rien faire" pour les sans travail. Ce à quoi le président avait répliqué : "Si vous êtes motivé, il faut y aller. Honnêtement… hôtel, café, restaurant : je traverse la rue, je vous en trouve [du travail, ndlr]".

Sollicitations médiatiques et harcèlement

Une phrase qui avait valu au président de nombreuses critiques en désinvolture, que ce soit pour l'apparente facilité qu'il y aurait à trouver un travail, ou pour le peu de cas qu'il avait fait en proposant à un horticulteur de travailler... dans la restauration. Elle avait surtout valu au jeune homme un bouleversement de sa vie. Devant la caméra de Quotidien, Jonathan et son frère Allan racontent ainsi comment "toutes les chaînes, les journalistes [les] avaient harcelés. Une chaîne en Angleterre a fait venir des interprètes, mon portable a grillé, la batterie a explosé" à force de recevoir des appels.

Un harcèlement qui ne se limite pas aux sollicitations médiatiques. Le jeune homme, rencontré dans le Loiret, raconte aussi les critiques et insultes subies : "On m'a demandé pourquoi j'ai été dire ça, on m'a reproché de parler pour moi et pas pour les autres, alors que je parlais pour tout le monde. On m'a traité de fayot, d'enfoiré. Combien de fois on m'a dit : 'Je vais te défoncer' ?"

"Petits boulots" et vie précaire

Côté boulot, les conseils présidentiels n'ont pas été d'une grande réussite. Invité à se rendre dans le quartier de Montparnasse, au sud de Paris, pour déposer des CV dans des restaurants, Jonathan raconte avoir "fait chou blanc, catastrophique". Son présent, toutefois, répond d'une façon assez ironique aux préconisations de l'hôte de l'Elysée. Qu'un conseiller présidentiel ait transmis ses coordonnées à la fédération de l'horticulture n'y a rien changé. Il n'a pas "traversé la rue" mais "traversé la France" : "Cet hiver, je fais la montagne, cet été, j'ai fait la Bretagne". "Des petits boulots", "dans la plonge, en cuisine". Un rythme de saisonnier qui ne lui offre pas la sécurité de l'emploi nécessaire pour louer un appartement. "Je n'ai pas de fiche de paie en CDI, c'est compliqué".

Jonathan vit donc toujours chez sa mère. De quoi faire répéter au jeune homme ses impressions à propos d'Emmanuel Macron. Un "bisounours", qui "ne vit pas dans notre monde, il est sur un autre nuage". Son frère surenchérit, dans un constat qui rappellera celui formulé par les Gilets jaunes, quelques semaines après cette sortie polémique : "Il est pas dans la société actuelle".


Antoine RONDEL

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