VIDÉO - La soirée du couple Macron au théâtre perturbée par des manifestants : ce qu'il s'est passé

par Antoine RONDEL
Publié le 18 janvier 2020 à 13h10, mis à jour le 18 janvier 2020 à 18h20

Source : TF1 Info

SOIRÉE AGITÉE - La représentation de "La Mouche" au théâtre des Bouffes du Nord, à laquelle assistait le couple présidentiel, a été perturbée par la présence de quelques dizaines d'opposants à Emmanuel Macron à l'extérieur de l'établissement. Récit d'une soirée tendue.

La mobilisation contre la réforme des retraites a atteint un nouveau point de tension dans la soirée du vendredi 17 janvier. Plusieurs dizaines d'opposants au président de la République se sont réunis devant le théâtre des Bouffes du Nord, dans le 10e arrondissement de Paris, où ce dernier assistait avec son épouse Brigitte Macron à une représentation de "La Mouche". 

Un départ présidentiel sous escorte policière

Aux cris de "tous ensemble, grève générale" et "On est là, on est là ! Même si Macron ne veut pas, nous on est là !", les manifestants ont fait face pendant environ une heure à de nombreux policiers spécialement déployés devant cet établissement culturel du quartier de La Chapelle. 

D'après le témoignage d'une employée du théâtre recueilli par LCI, la mobilisation est arrivée aux oreilles de la sécurité présidentielle, dont un agent s'est dirigé "en direction du parterre", d'où se sont levées "une quinzaine de personnes", parmi lesquelles Emmanuel et Brigitte Macron. Ceux-ci ont été isolés pendant quelques minutes mais ils n'ont pas été exfiltrés. "Ensuite, au bout de 10 minutes, Emmanuel Macron est revenu seul", raconte cette témoin à LCI. "Il est resté jusqu'à la fin du spectacle. Il a applaudi. Après il y a eu quelques petites perturbations devant le théâtre". L'entrée principale du théâtre a été fermée et les spectateurs sont passés par une autre sortie, raconte encore cette employée.

Selon l'entourage du chef de l'Etat, cette scène était le résultat d'une tentative d'intrusion. Emmanuel Macron a quitté les lieux en voiture vers 22h sous escorte policière, entouré de nombreux CRS venus faire barrage aux manifestants. 

Intrusion dans le hall du théâtre

La préfecture de police de Paris a indiqué dans un premier temps que les manifestants n'étaient pas parvenus à pénétrer à l'intérieur de l'établissement. Une source policière a toutefois donné à LCI plusieurs précisions samedi. Un équipage avait été appelé à 21h40 pour se rendre aux Bouffes du Nord. Sur place, le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) les a informés qu'un individu avait "pris des images" du chef de l'Etat avait de les diffuser sur les réseaux sociaux, appelant "à un rassemblement devant l'établissement". Une trentaine d'individus venus devant le théâtre auraient alors "pénétré bruyamment et violemment" dans le hall de l'établissement, scandant "des slogans anti-Macron". "Malgré nos efforts, des personnes ont réussi à ouvrir une des portes donnant à la salle, perturbant ainsi la pièce de théâtre", ajoute cette source. Les policiers sont alors intervenus avec l'aide d'un agent de sécurité et du GSPR pour évacuer ces manifestants "afin qu'ils ne puissent s'en prendre physiquement au président de la République". 

Interrogé par l'AFP, un manifestants a expliqué : "On était à l'université Paris 7 pour une université populaire, quelqu'un a reçu un message indiquant que Macron était là, donc on est venus pour montrer qu'on est présents, qu'il y a une contestation contre la réforme des retraites mais pas seulement".

Suspecté par la police d'être à l'origine de ce rassemblement, le journaliste militant Taha Bouhafs, qui avait fait connaître sa présence, trois rangs derrière le couple présidentiel, sur les réseaux sociaux, a été arrêté. Il a ensuite été placé en garde à vue  pour "participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations". Plusieurs de ses confrères, habitués des vidéos au plus près de ce type d'actions (Taha Bouhafs avait notamment filmé l'intrusion de grévistes anti-réforme des retraites au siège de la CFDT, le jour même), ont dénoncé son arrestation.

Du côté de l'Elysée, on assure que "le président continuera à se rendre à des représentations théâtrales comme il en a l'habitude. Il veillera à défendre la liberté de création, afin qu'elle ne soit pas perturbée par des actions politiques violentes".


Antoine RONDEL

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