Le député LaREM Buon Tan annonce qu'il va porter plainte pour vol après sa visite houleuse à Tolbiac

par Antoine RONDEL
Publié le 11 avril 2018 à 14h05
Le député LaREM Buon Tan annonce qu'il va porter plainte pour vol après sa visite houleuse à Tolbiac

CONTESTATION - Le député En marche de Paris a annoncé qu'il allait porter plainte, après que sa tablette lui "a été arrachée" lors de sa visite sur le campus de Tolbiac, lundi 9 avril.

L'ambiance se tend à Tolbiac, le site de la Sorbonne occupé par des étudiants contestant la loi ORE depuis quelques semaines. Alors que le président de l'université Georges Haddad a exprimé ce mercredi sa volonté de faire intervenir la police pour évacuer le campus, la préfecture de police lui adressant ensuite une fin de non-recevoir, le député Buon Tan (LaREM), soutien du texte proposé par Vidal instaurant la sélection à l'université et la fin du tirage au sort, a annoncé son intention de porter plainte, deux jours après sa visite mouvementée sur le site, lundi 9 avril.

"Quelqu'un est passé derrière moi, m'a arraché ma tablette"

"On a essayé de dialoguer, j'ai demandé s'il y avait un porte-parole, on m'a répondu non", a-t-il raconté auprès de LCI, dans la salle des Quatre-Colonnes. "J'ai dit que c'était pas grave et proposé aux gens intéressés un temps d'échange, d'écoute pour leurs griefs. Très rapidement, ce sont des gros mots, puis quelqu'un est passé derrière moi et m'a jeté du sucre sur la tête. Un autre est passé dans mon dos, m'aspergeant de jus de tomate."

Ça partait dans tous les sens
Buon Tan

Le député LaREM poursuit son récit, expliquant que "des projectiles divers ont volé : des bouts de papier toilette, des bouts de plastique. Un s'est même saisi d'un extincteur. Ça partait dans tous les sens. C'est là qu'on a compris qu'il n'y avait rien à en tirer et qu'il fallait quitter les lieux. J'essayais de dire : calmons-nous, pas besoin d'élever le ton. Quelqu'un est passé derrière moi, m'a arraché ma tablette. J'ai juste eu le temps de me retourner et de m'apercevoir qu'il avait une casquette et qu'il était habillé en vert. Je vais devoir porter plainte, malheureusement."

La légitimité du mouvement questionnée

Favorable à l'intervention policière pour déloger les étudiants bloqueurs, Buon Tan, député de la 9e circonscription de Paris où se situe le campus de Tolbiac, fait montre d'une certaine inquiétude face à la grogne des étudiants : "Il y a apparemment des lycées qui sont un peu inquiétés, je vais voir ce qui se passe. [...] Je trouve dommage de laisser perdurer ça. Dans un mois, il y a des examens pour certains." Et d'envisager avec pessimisme la suite en cas de poursuite des blocages : "C'est une année de perdue pour les beaucoup d'étudiants qui n'ont rien demandé. Ce que j'ai vu, ce sont quelques dizaines de personnes, pas tous étudiants, qui bloquent. A côté d'eux, il y a 12.000 personnes qu'on n'entend pas et qui veulent faire leurs études tranquillement."

Invités à réagir à cette plainte, les occupants, qui dénoncent par ailleurs des violences faites à leur encontre, n'ont pas encore répondu à notre sollicitation. Le procès en légitimité des bloqueurs est, en revanche, battue en brèche par les étudiants protestataires. Ainsi de Dimitri, en master 2 à la Sorbonne et sympathisant du mouvement, qui raconte à LCI : "Les élections étudiantes, c'est 10% de participation, personne ne se pose la question de leur légitimité. Nos assemblées générales, elles sont ouvertes à tout le monde." Manière de dire que, si les étudiants non-grévistes veulent obtenir le déblocage de leurs locaux, rien ne les empêche de voter pour.


Antoine RONDEL

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