POLITIQUE – Ce jeudi, Emmanuel Macron a admis traîner "comme un boulet" la baisse de cinq euros des APL, décidée au tout début de son quinquennat, et qui avait provoqué une polémique parmi les associations de lutte contre le mal-logement.
La dernière fois qu’il s’était exprimé à ce sujet, Emmanuel Macron s’était agacé, fustigeant, le 7 mai 2018, "ceux qui pensent que le summum de la lutte c'est les cinq euros d'APL (Aides personnalisés au logement)", avant de les comparer au colonel Arnaud Beltrame, militaire décédé lors de l'attaque d'un supermarché de Trèbes dans l'Aude quelques mois auparavant... Ce jeudi, changement de ton. "Je sais, les cinq euros d'APL, je le traîne comme un boulet", a en effet lancé le chef de l’État tandis qu’il conversait, à Amiens, avec les étudiants de l'université Jules-Verne, reconnaissant même que cette décision "ne faisait pas partie de [ses] engagements" de campagne. Un désaveu, alors que son gouvernement se retrouve sous pression suite à la tentative de suicide d'un étudiant lyonnais l'accusant nommément d'être responsable de sa situation précaire ?
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Pas vraiment, puisque cette petite phrase ne l’a pas empêché, ensuite, de relativiser cette mesure. "Il faut le mettre au regard de tout ce qui a été fait en matière de logement, comme Logement d'abord. Mais surtout ce qui a été, plus largement, d'ores et déjà fait pour les étudiants", a ainsi argué le Président, en allusion à la suppression de 217 euros de cotisation à la sécurité sociale étudiante. "Si vous ne le dites pas, ce n'est pas honnête parce que c'est nettement supérieur à la baisse de 5 euros des APL", a-t-il enfoncé. Ajoutant, pour finir, que "la plus grande injustice qui frappe un pays, pour [lui] plus scandaleuse que les inégalités de revenus, c'est l'inégalité de destin".