Louis Aliot : "Le FN est un parti de droite populaire et sociale"

par Antoine RONDEL
Publié le 21 juillet 2017 à 9h20
Louis Aliot : "Le FN est un parti de droite populaire et sociale"

L'EXTRÊME DROITE PARLE À LA GAUCHE - Invité de LCI ce vendredi, le député des Pyrénées Orientales s'est employé à situer idéologiquement le Front national. Quitte à (légèrement) contredire Marine Le Pen.

Malgré sa présence au second tour, son nouveau record de voix et son irruption inédite à l'Assemblée nationale sous un scrutin majoritaire à deux tours, le FN ne respire pas la tranquillité. Les débats sur les orientations véritables du parti d'extrême droite ont ainsi noirci les colonnes des journaux, ces dernières semaines. Une crise d'identité qui pousse à demander aux cadres du Front national où ils situent leur parti sur l'échiquier politique, alors que la formation entame ce vendredi un séminaire sur le sujet.

Pour le vice-président du mouvement et néo-député Louis Aliot, qui était invité sur LCI vendredi 21 juillet, la question est tranchée : "Je pense que dans sa constitution et son ADN, c'est un parti de droite. Mais c'est un parti de droite populaire, c'est un parti de droite sociale, qui a réussi à agréger à lui des gens qui, par le passé, était à gauche. Tout l'électorat anciennement communiste qui a basculé chez nous, des socialistes dans la ruralité, dans le Sud-Ouest, qui ont basculé chez nous." Une antienne bien connue dans la bouche des cadres frontistes, qui ont vu leur parti prendre une place croissante sur l'échiquier politique à mesure que le Parti communiste voyait ses fidèles le quitter. 

"Ni de droite, ni de gauche" ; "et de droite et de gauch"

Importante mise au point, toutefois, de la part du compagnon de Marine Le Pen : "Ça ne veut pas dire que nous sommes un parti de gauche". Une précision qui viendra alimenter le flou dans un parti qui ne supporte pas d'être classé à l'extrême droite, et qui a revendiqué, par le passé, son "ni de droite, ni de gauche : Front national". Où, plus récemment, comme le disait Marine Le Pen elle-même : "Quand nous disons 'nous ne sommes ni de droite ni de gauche', on pourrait dire 'nous sommes et de droite et de gauche'." 

La subtilité pourrait sembler futile mais elle incarne en réalité une dissension réelle au sein d'un Front national, où la question de l'euro, que certains pontes, Florian Philippot le premier, érigent en priorité, est plutôt délaissée par d'autres. Ce que vient d'ailleurs confirmer Louis Aliot : "Je suis favorable à ce qu'on démontre que cette monnaie est un boulet pour notre économie. [...] Mais par rapport à la subversion migratoire, au terrorisme, à la faillite des petites et moyennes entreprises, c'est une petite question parmi d'autres." On imagine fort bien qu'à côté du changement de nom du FN - "On est arrivé à un stade où les concitoyens hésitent à voter pour nous à cause de notre nom", concède Louis Aliot -, la question animer les débats économiques du Front national, dès ce vendredi.


Antoine RONDEL

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