Primaire : et celle de la gauche dans tout ça ?

par Renaud PILA
Publié le 23 novembre 2016 à 23h42, mis à jour le 24 novembre 2016 à 0h00
Primaire : et celle de la gauche dans tout ça ?

POLITIQUE - Le duel Fillon-Juppé focalise toute l'attention cette semaine, pourtant à gauche aussi on prépare une primaire et François Hollande doit observer d'un bon œil l'ascension de François Fillon, un adversaire idéal pour 2017.

On l’avait presque oublié avec la primaire de la droite et pourtant dès la semaine prochaine, tous les regards vont se tourner vers l’Elysée et vers François Hollande. 2017 approche et le chef de l'Etat décidera s'il se présente pour un second mandat ou pas. 

"Reboosté" par le succès de François Fillon

Plusieurs proches de François Hollande l'assumaient mercredi matin, ce succès de François Fillon « ça le motive ». Depuis des mois il voulait absolument attendre de connaître le nom du candidat de droite pour finir de se décider. Désormais il pense qu’il a eu raison d'avoir patienter. 

Pourquoi ? Car si c’est François Fillon le candidat de droite, François Hollande pense que la gauche va pouvoir se re-mobiliser contre un programme clairement de droite et assumé tel quel.  Le chef de l'Etat a tout fait pour essayer de rejouer le match avec son meilleur ennemi Nicolas Sarkozy, ce ne sera pas le cas.  Mais il pense que finalement avec François Fillon, c’est aussi jouable car c’est le retour du clivage idéologique droite-gauche.  Et beaucoup d’électeurs de gauche iraient quand même voter Hollande au premier tour pour ne pas avoir un programme de droite. 

Pourquoi François Hollande croit aux campagnes ?

Deuxième point,  plus que jamais, François Hollande croit à l’importance des campagnes.  Il pense que ça peut déjouer tous les pronostics. Il s’est évidemment réjoui que la campagne de François Fillon pendant la primaire révèle une énorme surprise, un incroyable scénario car en 2011, François Hollande était surnommé "Monsieur 3 %" dans les sondages. Et bien François Fillon lui aura été "Monsieur 10 %" dans les sondages et il a fini avec 44% des voix dimanche à la primaire. 

Donc tout semble possible, et évidemment François Hollande pense qu’il est très bon en campagne avec trente ans d’expérience dans le combat et une présidentielle qu'il a déjà gagné. De plus le faible score de Bruno Le Maire montre que le renouveau est peut-être une bulle, et là c’est Emmanuel Macron qui est visé.  D’autant plus que s’il est candidat, François Hollande veut faire une campagne plus libre que jamais, pour enfin s’expliquer sur toutes les attaques qu’il a subies. 

Mais alors, pourquoi Manuel Valls se prépare aussi ?

Et bien, c’est là le problème, pour beaucoup de socialistes dont les amis de Manuel Valls, François Hollande ne peut pas être le candidat du PS l’an prochain car selon eux, il n’a plus aucune chance. Du coup Manuel Valls se démultiplie pour montrer qu’il serait un bon candidat face à François Fillon.

Ce matin, en petit comité, il a dit qu’il fallait faire face à François Fillon, un candidat carré avec des propositions nettes et claires sur la sécurité et la protection. Evidemment il s’y voit mais le problème c’est qu’il ne peut pas faire de coup de force contre François Hollande. Du coup il fait en sorte que sa candidature s’impose naturellement.

En attendant, pour distancer le candidat Valls, François Hollande accélère son planing et d'ici début décembre on devrait en savoir plus sur la candidature du chef de l'Etat.


Renaud PILA

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