SÉVÈRE - L'ancienne ministre socialiste de l'Ecologie a critiqué violemment les choix du gouvernement, lundi sur RTL, disant "mieux comprendre" les raisons du départ de Nicolas Hulot.
La bienveillance des premiers mois a cédé la place à la critique acerbe. Ségolène Royal est tombée à bras raccourcis, lundi matin sur RTL, sur la politique du gouvernement en matière de transition écologique.
L'ancienne ministre socialiste de l'Environnement, qui avait souhaité donner sa chance à Emmanuel Macron au début du quinquennat, a radicalement changé de ton pour évoquer notamment la récente décision d'augmenter les prix des carburants, mesure impopulaire mais justifiée par l'exécutif par la nécessité de mettre en oeuvre les engagements français pris depuis la COP21.
"Le gouvernement remplit les caisses"
Celle qui avait contribué à la signature des Accords de Paris dans le cadre de la COP21 a estimé que le gouvernement prenait "l'écologie en otage". "Cette hausse de la taxation sur l'essence et le gasoil, c'est juste pour faire des impôts supplémentaires, ce n'est pas juste", a-t-elle dénoncé. "Le gouvernement remplit les caisses, point. Il ferait mieux de lutter contre la fraude fiscale des banques que de taper sur les retraités et les familles pénalisées."
L'ancienne ministre est allée plus loin, estimant que cette hausse ne serait "pas légale" au regard de la législation sur la transition écologique mise en place sous le quinquennat précédent. "La loi exige, quand vous faites un centime de hausse pour la transition écologique, de baisser ailleurs d'un centime", a-t-elle précisé. "Nous avions mis en place en contrepartie le crédit d'impôt pour la transition écologique, l'aide aux vélos électriques, les 10.000 euros d'aide à l'achat de véhicules électriques", a énuméré Ségolène Royal, regrettant que ces mesures aient été "supprimées".
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"Recul sur l'écologie"
Interrogée également sur les propos du nouveau ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, qui estimait que la toxicité des pesticides devrait être démontrée par les scientifiques, Ségolène Royal a livré un réquisitoire de la politique environnementale de l'exécutif.
"Les scientifiques ont déjà démontré depuis longtemps la toxicité des pesticides." Et de conclure : "Il n'y a pas une semaine sans qu'il y ait un recul sur l'écologie. On comprend mieux la démission de Nicolas Hulot. Il avait pressenti les dégradations. Il savait ce qu'il allait se passer au gouvernement".