Débat des candidats LR sur LCI : "Un moment risqué et décisif pour toute la droite"

I.N.
Publié le 8 novembre 2021 à 10h00

Source : TF1 Info

POLITIQUE - À quelques heures du premier débat entre les cinq candidats à l'investiture des Républicains, le politologue Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion à l'Ifop, juge que cette confrontation est "risquée" mais "décisive" pour la droite, toujours à la quatrième place dans les sondages.

Qui de Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philippe Juvin ou Valérie Pécresse fera la différence ? Ce lundi, à partir de 20h40 sur LCI, les cinq candidats à l'investiture LR s'affrontent pour leur premier débat avant le congrès du 4 décembre. Invité d'Elizabeth Martichoux, le politologue Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion à l'Ifop, juge que ce débat "est risqué pour toute la droite".

Le sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro et LCI "montre qu'il y a une grande incertitude sur le rapport de force, avec des intentions de votes en faveur des trois principaux (Barnier, Bertrand, Pécresse) qui ont tendance à se resserrer", assure-t-il, alors que ces trois candidats sont toujours devancés par Emmanuel Macron, Eric Zemmour et Marine Le Pen. "Tous ont énormément à perdre ou à gagner" dans ce débat, poursuit le politologue sur LCI. "Le début de campagne n'a pas permis de créer des écarts."

Les mouvements d'un candidat à un autre peuvent être beaucoup plus rapides
Jérôme Fourquet

Si les candidats espèrent que ce premier débat sera cordial, afin de se rassembler derrière le vainqueur du congrès, "il va falloir essayer de faire la différence", prévient Jérôme Fourquet. "En 2016, nous avions vu que les débats pouvaient avoir une importance significative", lorsque François Fillon, à la traîne dans les sondages de la primaire, avait finalement créé la surprise face à Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.

D'autant que cette fois, nombre de votants limité oblige, les débats pourraient être encore plus cruciaux. "Nous ne sommes pas sur un débat présidentiel, durant lequel, pour un électeur, passer d'un candidat de gauche à un candidat de droite est compliqué", poursuit Jérôme Fourquet. "Il y a cinq ans, la primaire de la droite avait rassemblé quatre millions d'électeurs, donc le point, c'était 40.000 électeurs. Aujourd'hui, avec 110.000 adhérents, le point est à 1000 électeurs. Les mouvements d'un candidat à un autre peuvent être beaucoup plus rapides. Le débat a donc une importance décisive."

Pour le futur vainqueur du congrès, l'enjeu sera aussi de rassembler les Français, notamment les travailleurs. Toujours selon le dernier sondage Ifop pour LCI, "aucun candidat ne franchit la barre des 6% chez les moins de 50 ans", la population "en âge de travailler", indique le co-auteur de La France sous nos yeux. "L'essentiel de l'électorat LR, ce sont les retraités. Lors de la dernière présidentielle, François Fillon avait réuni 30% des seniors, mais 10% des moins de 50 ans : il y avait déjà ce décrochage dans la France du travail. Et les dernières élections régionales ont été un trompe-l'œil : la moitié des votants avait plus de 65 ans."


I.N.

Tout
TF1 Info