VIDÉO - Propos de Mélenchon : "Incompréhensible et inacceptable", la colère de Samuel Sandler, père d'une des victimes de Merah

Publié le 8 juin 2021 à 6h30, mis à jour le 8 juin 2021 à 8h02

Source : TF1 Info

POLÉMIQUE - Le père et grand-père de victimes tuées par le terroriste en 2012 s'est dit "choqué" des insinuations "complotistes" tenus dimanche par Jean-Luc Mélenchon à propos des attentats de Montauban et Toulouse.

Certaines polémiques brassent de l'air sur les réseaux sociaux et font parler, sans grand effet. Celle-ci avait un autre goût, amer, pour Samuel Sandler, père et grand-père de trois des sept victimes du terroriste Mohammed Merah. La série d'attentats de mars 2012 a été citée par Jean-Luc Mélenchon lors d'une déclaration, ce dimanche, qualifiée de "complotiste" par de nombreuses personnalités publiques. 

"Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012, ça a été l'attentat la dernière semaine sur les Champs Élysées. Avant on avait eu Papy Voise (un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002), dont plus personne n'a jamais entendu parler après. Tout ça, c'est écrit d'avance", avait déclaré dimanche le candidat de La France Insoumise sur le plateau de France Inter. 

Des propos polémiques qui ne sont pas passés inaperçus aux yeux de Samuel Sandler, qui s'est dit "choqué de ces propos" lundi soir en direct sur LCI. "La première chose que j'ai faite, c'est de penser à mes enfants, témoigne-t-il. Et faire une liaison entre un complot politique et l'assassinat de mes enfants, je trouve ça incompréhensible et inacceptable. Et pas un mot sur le véritable assassin, qui est quand même l'islam radical..." 

Si le candidat à la prochaine présidentielle a fait part de sa compassion à l'égard des victimes lors d'une déclaration à la presse, ce n'est pas suffisant pour Samuel Sandler. "Il n'est pas revenu sur ses propos", regrette-t-il. Au-delà du traumatisme des familles de victime, c'est toute la mémoire de ces évènements tragiques qui est en cause selon lui : "Je vais dans les lycées, je vais témoigner dans le cadre de l'Éducation nationale et de l'association française des victimes de terrorisme et c'est remarquable : je vois très souvent des élèves de terminale, on parle de fraternité, de paix et on se projette vers l'avenir. Et là comment voulez-vous que je parle de cette manière-là quand automatiquement on va sous-entendre 'vous nous parlez de Toulouse, mais en réalité c'est un complot politique'. Qu'est-ce que vous voulez que je réponde ? Toutes nos actions tombent à l'eau avec ces propos."

Plusieurs membres du gouvernement, à l'image de Marlène Schiappa, l'ont accusé de tenir des propos "honteux" qui "manquent de respect aux familles de victimes" des attentats terroristes. À droite, mais aussi du côté des socialistes et des écologistes, plusieurs voix se sont élevées entre dimanche et lundi pour critiquer "des propos irresponsables, pas dignes d'un homme d’État", là où plusieurs membres des Insoumis pointaient du doigt un "emballement médiatique". 

Depuis, le chef de file des Insoumis explique que ses propos ont mal été compris, dénonçant  une "odieuse manipulation". Le leader de gauche a décidé de braquer les projecteurs sur une vidéo postée dimanche après-midi - et depuis supprimée - par le youtubeur d'extrême droite Papacito, qui simule le meurtre d'un électeur Insoumis, représenté par un mannequin. Une violence qui est l'effet, selon Jean-Luc Mélenchon, de la polémique qui a suivi sa déclaration.

"Il se focalise sur une vidéo dans laquelle il y a un mannequin. De l'autre côté, il y a quand même eu des soldats, mon fils, deux petits-fils et la petite Myriam qui ont vraiment été assassinés. On ne peut pas comparer les deux, ça n'a rien à voir", déplore Samuel Sandler, qui attend que l'élu "retire ses propos, carrément." Le père de famille affirme au micro de LCI attendre de "voir avec (ses) avocats" avant d'envisager de possibles poursuites. Une autre parente endeuillée, Latifa Ibn Ziaten, dont le fils, militaire, a été tué par Mohammed Merah en 2012, a, elle aussi, dénoncé des propos "inadmissibles"


La rédaction de TF1info

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