RING POLITIQUE - Accusé par Nicolas Sarkozy d'avoir favorisé la perte de la droite à l'élection présidentielle de 2012, François Bayrou s'explique et accuse à son tour le président des Républicains d'être "violent", "méprisant" et "insultant".
Après les "attaques et insultes", la défense. François Bayrou a répondu samedi dans un long billet posté sur Facebook à Nicolas Sarkozy, qui l’accuse d’être responsable de l’échec de la droite à la présidentielle de 2012 en votant pour François Hollande et d’être aujourd’hui opportuniste en revenant vers l’opposition à la veille de cette fin de quinquennat.
"J’appartiens aux trois millions de Français qui n’étaient pas de gauche et qui ont voté contre le renouvellement du mandat de Nicolas Sarkozy. Mon vote a eu un écho, un retentissement que j'assume (...) Et ce n’est pas parce que le quinquennat suivant a été porteur de tant de faiblesse et de tant d’errances que cela efface les raisons de notre choix", répond le maire de Pau, qui se dit "frappé par l’obsession Bayrou qui (…) a envahi tous les discours" de Nicolas Sarkozy. "N’y aurait-il pas là en réalité un dangereux et révélateur aveu de faiblesse ?", s'interroge-t-il.
Comment peut-il en arriver à cette violence de chaque minute, lâchant des insultes avec un mépris affiché ?
François Bayrou
Le président du MoDem tacle le comportement "violent", "méprisant" et "insultant" du candidat à la primaire de la droite. "Comment quelqu’un qui a été président de la République et qui aspire à le redevenir peut-il se comporter de la sorte ? Comment peut-il en arriver à cette violence de chaque minute, lâchant des insultes avec un mépris affiché, crachant sur ceux qui ne votent pas pour lui, n’hésitant pas à leur enjoindre sans crainte du ridicule de 'se taire', n’hésitant pas en un moment où la sécurité est menacée et la police déstabilisée à qualifier Bernard Cazeneuve de 'ce qui nous sert de ministre de l’intérieur' ?", tacle François Bayrou.
Un nouvel échec à venir ?
Mais "ce n’est pas parce qu’il n’est pas assez violent, assez clivant, assez injurieux que Sarkozy décroche, c’est précisément parce que tout le monde voit toute la faiblesse que révèle un tel comportement", ajoute encore le centriste. Une attitude et un discours qui mèneront Nicolas Sarkozy à sa perte aux prochaines élections, en conclut François Bayrou : "C’est pour cette raison que les Français, de droite, du centre et d’ailleurs, malgré la logique partisane de la primaire, s’apprêtent à lui dire non. Une deuxième fois".