Chapons, foie gras et dindes seront-ils privés de Noël ? L'inquiétude des producteurs de volailles

ÉLEVAGE - Déjà durement touchés par le confinement, les professionnels en appellent à une forme de patriotisme gastronomique pour préserver les élevages du marasme, alors que l'Etat vient de relever le niveau d'alerte suite à la détection de plusieurs foyers de grippe aviaire dans plusieurs pays européens.
À sept semaines de Noël, l'ambiance n'est pas à la fête chez les producteurs de volailles. Particulièrement pénalisée par les fermetures de restaurants, cette filière estimait en octobre que la pandémie lui avait déjà fait perdre 50 millions d'euros. Tous se préparent à un scénario redouté : celui de voir l'épidémie de Covid-19 empêcher la réunion de grandes tablées garnies de volailles dodues.
Chaque année au mois de décembre, quelque dix millions de volailles festives sont vendues en France. Mais ces classiques des réveillons, qui permettent de contenter huit convives, risquent de ne pas trouver preneurs. "Les chapons ne sont vendus qu’à cette époque de l’année. Ensuite, ils sont congelés et on ne peut plus les commercialiser en tant que volaille festive. C’est vital pour nous", explique Bernard Tauzia, éleveur de poulets fermiers Label rouge, à Campagne (Landes).
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Foie gras : les producteurs cassent les prix
"Alors que la situation est loin de s'améliorer et que les restrictions dans les restaurants en France et en Europe continuent, c'est toute la filière des pintades qui pourrait disparaître", met en garde le Comité interprofessionnel de la pintade (CIP), qui dénombre 926 éleveurs de pintade en France. D’autant l'État vient de relever, dans 46 départements, le niveau de risque lié à l'influenza aviaire, une maladie très contagieuse qui menace d'atteindre les élevages français, après la détection de foyers aux Pays-Bas, en Allemagne et au Royaume-Uni.
Conséquence directe de la pandémie, les prix au kilo ont plafonné à 25 euros le kilo au lieu de 35-40 euros sur les marchés. Pour les éleveurs de canards et autres producteurs de fois-gras, dont Noël représentent 75% des ventes annuelles, la situation devient critique. À la "Ferme du Moulin de Labat", à Eugénie-les-Bains (Landes), les commandes ont déjà pris du retard. Même les clients fidèles ont réduit leur liste de courses. Un nouveau coup dur pour Damien Soubrié, éleveur de canards et producteur de fois-gras, dont les ventes sont en baisse de 70% par rapport à l’an dernier.
Certains éleveurs pourraient ne pas s’en remettre et vivent désormais sous la menace de devoir abandonner leur activité. Les professionnels en appellent à une forme de patriotisme gastronomique, pour préserver les élevages du marasme. Christiane Lambert, la présidente du premier syndicat agricole FNSEA, a indiqué vouloir demander aux cantines scolaires et d'entreprise, qui ont pu rester ouvertes, d'"acheter des canards français, des pintades françaises au lieu d'aller acheter des poulets étrangers".
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