Allons-nous changer de décennie dans la nuit du 31 décembre 2019 au 1er janvier 2020 ?

Publié le 30 décembre 2019 à 12h10
Les changements de décennies sont-ils aussi compliqués que les changement d'heure ?
Les changements de décennies sont-ils aussi compliqués que les changement d'heure ? - Source : Illustration LeoPatrizi via iStock

CONTRE-INTUITIF – Nous allons basculer dans quelques jours en 2020, mais cela signifie-t-il pour autant que la décennie 2010 touche à sa fin ? Pas tout à fait…

Durant cette période de fêtes, les rétrospectives se multiplient dans les médias. Avec le passage imminent à 2020, nombreux sont les retours en arrière qui se penchent non plus seulement sur l'année écoulée, mais sur les dix dernières années. Un peu partout, on retrouve ainsi les "artistes de la décennie", les "sportives et sportives de la décennie", ou bien encore "les grands faits d'actualité qui ont marqué la décennie". 

Le 1er janvier à minuit, va-t-on dire adieu à la décennie 2010 ? Pas vraiment : en réalité, il faudra attendre encore un an (et le 1er janvier 2021) pour basculer dans la décennie 2020. Une situation un brin contre-intuitive, mais néanmoins logique lorsque l'on y regarde de plus près.

L'absence d'année zéro

Lorsque l'on parle d'une décennie, il s'agit toujours d'une référence à une période de dix ans. Pour autant, en matière de chronologie, ce terme revêt des spécificités. Une décennie commence en effet toujours une année "en 1", et s'achève à l'issue d'une année "en 0". 

Pour comprendre cette logique, il faut s'intéresser au calendrier grégorien, auquel nous nous référons d'ordinaire. Celui-là même qui nous place à la fin de l'année 2019. Dans cette chronologie, il n'existe pas d'année zéro, et logiquement pas de décennie zéro qui aurait pris fin au 1er janvier de l'an 10. C'est pour cette raison que nous observerons une année de décalage, et que toutes les rétrospectives de la décennies présentées ces derniers jours s'avèrent trop hâtives. 

En 1980 déjà, un lecteur du Monde s'agaçait des confusions liées aux changements de décennies annoncés avec un an d'avance. Voici un extrait de son message, envoyé par le biais du courrier des lecteurs : "Quand l'Église décida, au sixième siècle, de définir une ère rattachée à la naissance de son fondateur, elle fit référence au calendrier alors en usage et fixa rétrospectivement son an 1 à 734 de Rome ; jamais il ne fut question d'une année 0, et pour cause : les Arabes n'avaient pas encore donné le zéro à la chrétienté."

Reste que pour beaucoup, faire débuter une décennie lors des années "en 1" se heurte à la logique. Comme le rapporte Slate, "la définition du mot 'décennie' qui indique juste qu'il s'agit d'une période de dix ans, ne semble pas interdire d'en marquer le point de départ à l'endroit jugé le plus confortable". Des arguments qui ne convainquent pas les spécialistes, arc-boutés derrière l'argument d'une absence d'année zéro.

Il est bon de noter que si cette règle pas forcément intuitive s'applique aux changements de décennies, elle demeure tout aussi valable pour les changements de siècles et de millénaires. Le troisième millénaire n'a ainsi pas débuté le 1er janvier 2000, mais le 1er janvier… 2001 !


La rédaction de TF1info

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