Comment la SNCF va-t-elle compenser les pertes liées à la grève ?

Publié le 17 janvier 2020 à 13h27

Source : JT 20h Semaine

GRÈVE - Le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a fait le point jeudi 16 janvier sur les pertes causées par la grève contre la réforme des retraites. Il les chiffre à près "d'un milliard d'euros", et annonce d'ores et déjà un "plan d'économies" pour fin février.

"Pas très loin du milliard d'euros". C'est le coût estimé de la grève contre la réforme des retraites pour la SNCF, a expliqué son PDG, Jean-Pierre Farandou, ce jeudi. "On est déjà à 850 millions d'euros", a-t-il indiqué au 43e jour de mobilisation, avant d'annoncer qu'un "plan d'économies" serait mis en place en février prochain. 

Si le président n'a pas détaillé ce plan, il assure néanmoins qu'aucun emploi "sur le terrain" ne sera supprimé. Une annonce qui n'a pas convaincu les grévistes.

"Je ne toucherai jamais à l'emploi sur le terrain"

Alors que le mouvement historiquement long contre la réforme des retraites se prolonge, Jean-Pierre Farandou prévient : "ça va faire mal... ça va nous abîmer". La compagnie ferroviaire totalise "déjà 850 millions de pertes". Le PDG estime que sur cette somme qui correspond à une perte nette du même montant, et calculée depuis le début de la grève le 5 décembre 2019, 600 millions d'euros sont perdus : les 600 millions de pertes de l'année 2019. 

En revanche, pour les 300 à 350 millions d'euros restants, "on essaiera d'en rattraper" une partie, a assuré le président, avant d'annoncer avoir promis au conseil d'administration de la SNCF "d'arriver fin février avec une évaluation plus fine des éléments et avec un plan qui traite de la situation". "Il y aura un plan d'économies qui essaiera de redresser ce qui peut l'être", a-t-il dit, sans en préciser l'ampleur. "Mais je ne toucherai jamais à l'emploi sur le terrain", a-t-il promis.

Équilibre économique prévu pour 2022

L'annonce du PDG laisse les grévistes perplexes. Ils craignent un retour de flamme "sur les embauches et sur la qualité de vie au travail", rapporte un syndicaliste au micro de TF1. Pour Gilles Dansart, spécialiste du transport ferroviaire, un tel plan n'est pas inédit. "Vu la somme manquante, il est probable qu'il faille autre chose pour retourner à zéro". 

Quoiqu'il en soit, la SNCF s’est engagée à atteindre un "équilibre économique" – assurer le fonctionnement du système ferroviaire sans endettement supplémentaire – avant 2022, en contrepartie de la reprise d’une bonne partie de la dette de SNCF Réseau par l’Etat. Un engagement qui apparaît désormais délicat à tenir. 


La rédaction de TF1info

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