Confinement : 40,5% de signalements supplémentaires pour violences intra-familiales

CONSTAT - Depuis le début du confinement, les interventions de la police dans le cadre des violences conjugales sont en forte hausse, a précisé ce mardi le ministre de l'Intérieur.
Des conséquences délétères du confinement, exacerbant les violences intrafamiliales. Interrogé ce mardi matin sur France Inter, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a annoncé une diminution des plaintes de près de 39 % depuis le 16 mars mais une hausse "énorme" de 40,5% des déplacements des autorités aux domiciles a été enregistrée. A noter que la plainte n'empêche pas le procureur de la République d'engager des poursuites contre l’auteur des violences, "qu'il y ait eu dépôt de plainte ou signalement des faits", pose le code de procédure pénale. Surtout, il permet de prendre des mesures de protection à l'instar de l'éloignement ou d'un placement sous contrôle judiciaire.
"Je refuse que le confinement soit synonyme de silence" a posé le ministre. "J'invite à se rapprocher des voisins, pour leur expliquer. Quand les faits sont graves, notamment sur les violences intra familiales, ils ne faut pas hésiter à dénoncer." En cas d'appels d'urgence, précise-t-il, "nos instructions sont claires pour nos forces de l'ordre : c'est de se rendre sur place immédiatement".
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Fin mars, après une semaine de confinement, le ministre avait relevé qu'en zone gendarmerie, ces violences avaient augmenté de 32 % et de 36 % dans la zone de la préfecture de police de Paris.
Pour les victimes, il est parfois difficile de se signaler par appel téléphonique. Le 114, originellement destiné aux personnes malentendantes, est désormais disponible pour donner l'alerte. Il suffit d'envoyer un SMS à ce numéro. Pour les enfants victimes, le numéro à contacter est le 119.
Quant à savoir si on peut s'extraire d'une telle situation pendant les mesures drastiques de confinement, le ministre est on ne peut plus clair : être en sécurité reste la priorité et que fuir un contexte familial insoutenable constitue un "motif familial impérieux" et qu'ainsi "une dérogation de déplacement est tout à fait possible".
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