Reprise de l'épidémie : les vacanciers sont-ils responsables ?

Publié le 28 août 2020 à 22h09, mis à jour le 29 août 2020 à 9h09

Source : TF1 Info

CONSTAT - Un total de 21 départements sont désormais placés en "zone rouge" avec un niveau de circulation du virus au-dessus du seuil de vigilance. Beaucoup ont en commun d'être des zones touristiques. Mais les vacances peuvent-elles à elles seules expliquer le rebond des chiffres ?

Face à une épidémie de coronavirus qui "regagne du terrain", 21 départements sont désormais en zone rouge et le port du masque est devenu obligatoire depuis ce vendredi partout à Paris et dans sa petite couronne. "C'est maintenant qu'il faut intervenir", avait insisté la veille le Premier ministre Jean Castex lors d'une conférence de presse à Matignon, ajoutant que l'objectif consiste plus que jamais à "casser les chaînes de transmission".

Les plages bondées, et les stations balnéaires sur-fréquentées sont de plus en plus pointées du doigt pour expliquer ce revirement, mais les touristes sont-ils vraiment fautifs ? Pour le professeur Didier Raoult, spécialiste des maladies infectieuses, le constat est imparable : "Au début de cette reprise, nous avions jusqu'à 60% de cas importés", indiquait-il lors de sa conférence de presse. Ce n'est sans doute pas le seul facteur mais la tendance est claire, les départements les plus touristiques sont aujourd'hui les plus contaminés du pays.

Le masque obligatoire plus tôt ?

Avec Paris, les Alpes Maritimes, les Bouches-du-Rhône, l'Hérault et la Gironde présentent en effet les plus fort taux d'incidence, c'est-à-dire du nombre de cas positifs pour 100 000 habitants. Alors qu'au 1er juillet, au début des vacances, dans les Bouches-du-Rhône, par exemple, le taux était presque 40 fois plus bas.

Sur les plages d'Antibes ce vendredi, les principaux concernés étaient dubitatifs : "Je ne sais pas si c'est nous mais en tout cas on ne se prive pas de vacances", souligne un touriste en goguette. "A partir du moment où en ville on nous demande de porter un masque et qu'on le fait, sur la plage, en revanche on essaie juste de respecter les distances", renchérit une vacancière.

Le rebond de l'épidémie aurait-il quand même pu être évité ? Les médecins regrettent que le masque n'ait pas été obligatoire dès le début de l'été. "Il fallait quand même l'imposer à des endroits et c'est venu progressivement, donc il y a eu quand même un décalage entre tout les comportements pendant les vacances, et les mesures qui se sont ajoutées parce que les indicateurs montaient", analyse le docteur Imad Kasau, infectiologue à l'hôpital Antoine Béclère à Clamart.

En tout état de cause, à l'étranger, la France commence à faire peur. En Allemagne, tous les voyageurs en provenance de Paris et de la région PACA doivent se soumettre à un test et observer une quarantaine. Depuis ce vendredi après-midi, test obligatoire aussi en Belgique pour les arrivants des mêmes zones. L'Europe ne veut pas de nouvelle vague, quand dans le reste du monde, les chiffres de l'OMS montrent un ralentissement de l'épidémie.


La rédaction de TF1info

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