Qui sont les 18 millions de Français qui pourraient rester confinés après le 11 mai ?

Publié le 16 avril 2020 à 10h53
Qui sont les 18 millions de Français qui pourraient rester confinés après le 11 mai ?

CORONAVIRUS - 18 millions de personnes à risque devront rester confinées même après l'allègement du confinement prévu le 11 mai, a plaidé mercredi le président de l'instance scientifique chargé de conseiller le gouvernement.

Le Conseil scientifique, en charge d’aiguiller l’exécutif dans la gestion de la crise sanitaire liée au coronavirus (Covid-19), recommande de maintenir le confinement au-delà du 11 mai pour les 18 millions de personnes à risque, soit un peu moins d'un Français sur quatre.

A cette date, des millions de personnes risqueront toujours de développer une forme grave, a estimé mercredi le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, devant la commission des lois du Sénat. "Pour ces 18 millions de personnes, on continuera le confinement (...) Pour combien de temps, je ne sais pas. En attendant peut-être un médicament préventif."

VIDEO - L'immunité par Jean-François Delfraissy, président du Conseil ScientifiqueSource : TF1 Info

S'il faut retarder de quelques jours parce qu'on n'est pas prêt, il faudra retarder de quelques jours.
le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy.

Ces 18 millions de personnes dont parle l’instance scientifique sont les Français au-dessus de 65 ou de 70 ans, les personnes ayant des affections de longue durée, ainsi que des sujets jeunes ayant une pathologie et ceux en situation d’obésité morbide. Pour ce qui est du reste de la population, le déconfinement annoncé par Emmanuel Macron pour le 11 mai ne pourra se faire que si un certain nombre de conditions sont réunies, a-t-il estimé. 

"Je suis extrêmement clair : si on n'a pas les pré-requis il faut rester confinés" et "s'il faut retarder de quelques jours parce qu'on n'est pas prêt, il faudra retarder de quelques jours", a insisté le Pr Delfraissy. Parmi les conditions devant être réunies, l’instance scientifique met notamment en avant la disponibilité d'un nombre de tests de dépistage du virus suffisant et la mise en place d'un système de traçage des contacts des nouveaux cas identifiés. 

Le fantasme de la Corée (du Sud) pourrait suggérer qu'avec le numérique on va tout régler, la réponse est non.
le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy.

En dépit du ralentissement de l'épidémie attendu, les modèles prévisionnels tablent sur "10.000 à 15.000 nouvelles contaminations" par jour à partir de la mi-mai ou de la fin mai, souligne son président. Pour suivre les contacts de ces cas, il a mis en avant le déploiement d'un outil numérique sur smartphone. La semaine dernière, le gouvernement a admis travailler sur une application, baptisée StopCovid. "Le fantasme de la Corée (du Sud) pourrait suggérer qu'avec le numérique on va tout régler, la réponse est non", a-t-il insisté.

D'autant qu'en plus d'une application numérique, Séoul avait utilisé une brigade de 20.000 personnes pour la prise en charge des nouveaux contaminés et le traçage des cas contacts. "C'est de l'humain qu'il y a derrière. Et on ne l'a pas en France et si on ne l'a pas, ça ne marchera pas", a-t-il estimé, évoquant un chiffre de 30.000 personnes pour cette "brigade" en France. Il faudra également "une véritable stratégie claire annoncée à nos concitoyens", notamment sur des aspects très pratiques comme ce qu'on fait des nouveaux cas positifs (doivent-ils être isolés en famille ou dans des chambres d'hôtels dédiées...). 


La rédaction de TF1info

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