Allègement du confinement : les questions en suspens avant l'allocution d'Emmanuel Macron

Publié le 23 novembre 2020 à 16h33

Source : TF1 Info

SCÉNARIOS - Emmanuel Macron doit prononcer une nouvelle allocution mardi à 20 heures pour détailler aux Français les mesures d'assouplissement du confinement instauré le 30 octobre dernier. Plusieurs sujets restent à trancher. Un conseil de défense doit se tenir mardi matin.

L'exécutif dans la dernière ligne droite avant l'assouplissement du confinement instauré le 30 octobre. Alors qu'Emmanuel Macron doit s'exprimer mardi à 20 heures pour détailler aux Français le scénario des trois prochains mois, on commence à y voir plus clair. L'assouplissement - on ne parle plus de déconfinement -, très progressif, devrait se faire en trois phases. 

La première sera l'ouverture des commerces non essentiels "autour" du 1er décembre, ainsi qu'un possible assouplissement pour les activités sportives des plus jeunes, les activités cultuelles voire culturelles (théâtre). La deuxième consisterait à lever en partie les restrictions de déplacement pour la période de Noël. La troisième, courant janvier, permettra la réouverture des bars et restaurants. 

Concrètement, l'exécutif doit toutefois lever plusieurs doutes sur les conditions de ces assouplissements. Jean Castex doit rencontrer les partenaires sociaux, lundi soir, et un conseil de défense est prévu mardi matin, quelques heures avant l'allocution présidentielle. 

Quelle date de réouverture pour les commerces ?

Première question à trancher, celle de la date exacte de réouverture des commerces "non-essentiels". Les autorités attendent l'avis du Haut Conseil de la santé publique concernant le nouveau protocole sanitaire étudié la semaine dernière avec le secteur. On sait également que le "Black Friday" a été reporté du 27 novembre au 4 décembre afin de ne pas pénaliser la réouverture progressive des commerces. 

Reste à savoir si les commerces concernés devront attendre le mardi 1er décembre, où si cette date pourrait être avancée au 27 ou au 28 novembre, afin de faire gagner un précieux week-end aux professionnels. Une demande largement appuyée par le milieu, à l'instar de Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce, qui estime que "toutes les conditions sont réunies" pour une réouverture dès ce week-end, ainsi que par de nombreux élus locaux. La semaine dernière, le choix de cette date divisait toutefois au sein de l'exécutif, entre le ministre de la Santé Olivier Véran qui doutait que les conditions soient réunies sur le plan sanitaire, et Bercy, qui presse pour limiter les dégâts économiques des trois semaines de fermeture contrainte. 

Question subsidiaire, l'hypothèse d'autoriser l'ouverture dominicale afin de faire respecter plus facilement les jauges en étalant la fréquentation, doit également être tranchée. "On regarde cette approche de manière favorable, il y a un intérêt sanitaire", expliquait dimanche la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher.

Incertitudes sur la reprise culturelle

Au-delà des commerces, l'exécutif devra déterminer quelles activités pourront reprendre à partir du 1er décembre, là encore sous réserve d'un protocole sanitaire. On sait déjà que les lieux de cultes pourraient être rouverts aux fidèles dans des conditions strictes. La question concerne également le monde culturel. Si les salles de théâtre pourraient, en l'état, rouvrir leurs portes dans les mêmes conditions restrictives, avec une probable jauge, quid des cinémas, eux aussi durement frappés par la crise sanitaire ? 

Selon nos informations, les discussions avec les professionnels du secteur doivent permettre d'aboutir à une réouverture décalée et très progressive des salles de cinéma vers le 9 ou le 16 décembre, en commençant par la projection des films qui étaient déjà sortis avant le 30 octobre, puis avec les nouvelles sorties. La Fédération nationale des cinémas français (FNCF) et le Syndicat National du Théâtre Privé (SNDTP)ont appelé à ce titre à une réouverture en décembre des salles de spectacle et de cinéma "dans des conditions permettant la tenue d’au moins une séance à 20h00". En outre, aucune indication n'a été donnée s'agissant des musées, officiellement fermés jusqu'au 1er décembre. 

Quid des activités sportives ?

Si la réouverture des salles de sport et des stades ne semble pas d'actualité - la ministre des Sports a évoqué le mois de janvier -, l'exécutif devra se pencher sur la question des activités sportives des plus jeunes. 

Il s'agit des activités sportives collectives des enfants, dans le cadre scolaire, périscolaire ou extrascolaire. Maintenus avant le reconfinement y compris dans les zones d'alerte renforcée, ces activités avaient été stoppées le 30 octobre, alors même que les écoles restaient ouvertes. Lors d'une visioconférence avec les acteurs du monde du sport le 17 novembre, Emmanuel Macron s'était montré réceptif à l'idée d'une réouverture prochaine des activités pour les plus jeunes, sous réserve de protocoles adaptés. Une question qui devrait être tranchée.

Quelles vacances de Noël ?

L'un des points les plus sensibles à clarifier est celui des vacances de Noël, qui pourraient s'accompagner d'un assouplissement, du moins provisoire, des restrictions de déplacement. Selon nos informations, l'attestation fixant la règle d'un kilomètre pourrait être levée durant cette période afin de permettre aux familles de se réunir. 

De nombreuses incertitudes doivent cependant être levées. À commencer par les règles qui seront préconisées pour permettre ces réunions sans relancer les contaminations : jauge de six personnes, réinstauration d'un couvre-feu... L'exécutif avait déjà fait savoir qu'il espérait permettre aux Français de célébrer Noël, mais qu'il empêcherait les rassemblements massifs du 31 décembre. 

En outre, alors que la SNCF doit se tenir prête à faire circuler ses trains dès la mi-décembre, et qu'elle recommande aux futurs voyageurs de réserver leurs billets dès à présent, l'incertitude doit être levée concernant les voyages qui pourront être entrepris. Jean Castex a notamment rencontré, lundi, les professionnels et les élus de la montagne, afin de déterminer si les stations de ski pourraient ou non rouvrir leurs portes pour les fêtes de fin d'année. Matignon a annoncé que la décision sur ce sujet serait annoncée "dans les dix prochains jours". Le temps, a précisé une source gouvernementale à LCI, de se coordonner avec les autres pays européens, mais aussi d'aboutir sur la question du protocole sanitaire. 


Vincent MICHELON

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