Covid-19 : "Il faut organiser un dépistage de masse de la population", réclame l'épidémiologiste Catherine Hill

Publié le 11 octobre 2020 à 16h47

Source : TF1 Info

TESTS - Face au nombre record de cas positifs recensés en France, l'épidémiologiste Catherine Hill plaide pour "un dépistage de masse de la population", sans quoi "le cafouillage" et "la circulation du virus" continueront.

La deuxième vague est arrivée, et la stratégie pour la contrer pose déjà question. Alors que le nombre de contaminations ne cesse de grimper (près de 27.000 samedi, un record depuis le déconfinement), les hôpitaux s'apprêtent à recevoir un afflux massif de cas graves. Mais pour l'épidémiologiste Catherine Hill, le nombre de cas est en réalité beaucoup plus important.

"Ce que nous connaissons de la circulation du virus n'est qu'une petite partie de la vraie circulation", a-t-elle indiqué ce dimanche sur LCI (voir vidéo en tête de cet article). "En France, nous n'avons jamais réalisé de sondage sur un échantillon représentatif pour savoir combien de personnes sont positives à l'instant T." Selon elle, ce genre de pratique s'effectue "en Angleterre", où "5,5 personnes sur 1.000" y sont contaminées. "Si c'est la même chose en France, cela équivaut à beaucoup plus que 27.000 cas par jour", prévient-elle.

"Nous ne contrôlons pas la circulation du virus"

Pour diminuer la circulation virale, elle propose donc de "tester et isoler très rapidement les personnes positives, dont beaucoup sont complètement asymptomatiques". En ce sens, elle plaide pour "organiser un dépistage de masse de la population". "Tant que nous ne faisons pas cela, le virus circulera", et "le cafouillage continuera", regrette-t-elle, car "nous ne contrôlons pas la circulation du virus en France." "Or, il y a énormément de façons de faire des tests : antigéniques, groupés, on peut chercher le virus dans les eaux usées..." Une stratégie qui permettrait, selon l'épidémiologiste, de "trouver rapidement les personnes positives" et ainsi "les isoler" afin de briser les chaînes de contamination.

La hausse du nombre de cas se répercute d'ailleurs de plus en plus dans les hôpitaux. "Tous les indicateurs augmentent, il y a toujours plus de personnes qui arrivent en réanimation, donc le système va bientôt se retrouver en très grand danger", poursuit Catherine Hill. Les hospitaliers craignent d'ailleurs une saturation de leurs services d'ici la fin du mois d'octobre, notamment en Île-de-France.


Idèr NABILI

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