Qui sont "les jeunes" de plus en plus contaminés ?

par Mathilde ROCHE
Publié le 17 août 2020 à 19h41
Qui sont "les jeunes" de plus en plus contaminés ?
Source : istock

DECRYPTAGE - Les "jeunes", de plus en plus nombreux à être testés positifs, seraient responsables de la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19 en France. Mais qui sont ces jeunes, regroupés par Santé Publique France en une catégorie 15-44 ans ?

Ils sont soupçonnés d’être les nouveaux vecteurs du virus, les responsables du rebond de l’épidémie en France et en Europe. Les "jeunes". Les jeunes aux terrasses des cafés, agglutinés dans des bars, les jeunes qui dansent et boivent les uns sur les autres dans leurs apparts, sur les plages ou les quais de Seine.

Alors oui, c’est un fait : la moyenne d’âge des malades du Covid-19 a largement baissé par rapport à la première vague de l’épidémie. Parmi les Français qui se font tester, les trentenaires voire quadragénaires seraient plus atteints par la maladie que les post-ado fêtards généralement pointés du doigt.

15-44 ans : plus de cas positifs, mais plus de tests

Dans les rapports épidémiologiques hebdomadaires de Santé Publique France (SPF), tous les indicateurs sont à la hausse depuis quatre semaines consécutives, signe que l’épidémie reprend. Depuis le 30 juillet, date de publication du premier bilan intégrant une analyse par tranche d’âges, le ministère de la Santé affirme que la hausse des cas de Covid-19 est particulièrement visible chez les patients "jeunes". Soit, pour l'agence nationale de santé publique, les 15-44 ans. Une fourchette plutôt large.

Le dernier rapport, publié vendredi dernier, indique ainsi qu’en semaine 32 - soit du 3 au 9 août - le nombre de cas a augmenté dans l’ensemble des classes d’âge, mais que "l’augmentation est plus importante chez les 15-44 ans”. L’agence détaille les pourcentages, basés sur la semaine 31 : “+27% chez les 0-14 ans, +46% chez les 15-44 ans, +35% chez les 45-64 ans, +41% chez les 65-74 ans et +43% chez les 75 ans et plus”.

Le rapport de la semaine 31 annonçait déjà une augmentation de +45% des cas positifs chez les 15-44 ans, contre +20% chez les 45-64 ans ou +5% chez les 65-74 ans, en comparaison à la semaine 30. Et le bilan de la semaine 30, donnait +69% sur cette tranche d’âge, encore bien devant toutes les autres.

Comparaison du taux d'incidence et du taux de dépistage par tranches d'âge, bilan épidémiologique du 13 aout
Comparaison du taux d'incidence et du taux de dépistage par tranches d'âge, bilan épidémiologique du 13 aout - Santé Publique France

Pour mieux interpréter ces chiffres, il faut cependant croiser l’augmentation du nombre de cas et le taux de dépistage, également calculé pour chaque tranche d’âge. Comme le souligne les figures 7a et 7b ci-dessus, les 15-44 ans ont le taux de dépistage le plus élevé. La très forte hausse du nombre de tests réalisés expliquant en partie une l’augmentation du nombre de tests revenus positifs.

Les 35-39 autant - voire plus - concernés que les 20-24 ans

Il est ensuite intéressant de détailler les chiffres au sein de la catégorie 15-44 ans. Dans son bilan épidémiologique publié le 13 août, SPF écrit que “l’augmentation du taux d’incidence - nombre de cas positifs pour 100 000 habitants - observée en semaine 32 était la plus importante chez les 25-29 ans (+55%) et les 30-34-ans (+52%)”. 

L’augmentation du taux d’incidence est ensuite pratiquement similaire chez les 20-24 ans (+44%), chez les 35-39 ans (+42%) et chez les 40-44 ans(+41%). Enfin les plus jeunes de cette tranche d’âge, à savoir les 15-19 ans, présente la plus faible hausse du taux d’incidence (+38%).

Comparaison entre le taux d'incidence et le taux de dépistage chez les 15-44, bilan épidémiologique de la semaine 32
Comparaison entre le taux d'incidence et le taux de dépistage chez les 15-44, bilan épidémiologique de la semaine 32 - Santé Publique France

Toujours comparé au taux de dépistage, il apparaît que les trentenaires et les quadra sont plus touchés que les vingtenaires. Comme le montre les figures 7c et 7d du rapport : les 20-24 et les 25-29 ans sont beaucoup plus nombreux à se faire tester, pour un taux d’incidence quasiment égal à celui des générations au dessus.


Mathilde ROCHE

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