Hommage au petit Quinquin, le plus jeune résistant de France mort à 6 ans

par Audrey PARMENTIER
Publié le 12 novembre 2020 à 14h08

Source : TF1 Info

HOMMAGE- Surnommé Quinquin, Marcel Pinte était chargé de transmettre des messages aux résistants de la Seconde Guerre mondiale. Soixante-seize ans après sa mort, Marcel Pinte aura son nom gravé sur le monument aux morts de la commune d'Aixe-sur-Vienne près de Limoges.

L’endroit est désert, presque banal. A moitié effacé dans la grisaille, un champ de blé attire l’attention d’un homme. "Il y avait ici un terrain de parachutage lors de la Seconde Guerre mondiale. Dans la nuit du 18 au 19 août 1944, un groupe de maquisards avait pour mission de récupérer des armes envoyées par les forces alliés", retrace Marc Pinte, le neveu du plus jeune résistant de France. Il raconte comment ce soir-là, son oncle, Marcel Pinte, âgé de six ans, s’est fait tirer dessus accidentellement par un soldat anglais. Un destin foudroyé. 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le rôle de l’enfant consistait à transmettre des messages aux résistants. Il avait pour habitude de dissimuler des informations importantes dans sa blouse afin de ne pas se faire repérer. Mais le jeune Marcel n'était pas résistant par hasard.  Il vivait dans le hameau de la Gaubertie, à quelques kilomètres d’Aixe-sur-Vienne,  l’un des points névralgiques de la résistance de l’ouest du département.  A la tête de ce QG, son père, Eugène Pinte qui était affectueusement surnommé "Commandant" par sa famille. 

Eugène Pinte était originaire du Nord. L'ancien militaire quitte sa terre natale au moment de la débâcle (mai-juin 1940) pour rejoindre la Haute-Vienne où il déniche un poste aux archives militaires. Le "commandant" poursuit le combat en pilotant clandestinement l’Organisation de résistance de l’armée (ORA) qui opère dans la zone ouest. Que ce soit son épouse Paule ou encore les enfants plus âgés, tout le monde participe à la résistance. Même le petit Marcel - pourtant né en 1938 - est mis à contribution. Conscient des risques, Eugène Pinte confie à son fils des missions à sa portée et à faible risque. Par mesure de sécurité, le jeune agent de liaison, surnommé "Quinquin", ne doit pas dépasser un périmètre d’un ou deux kilomètres. 

"Un personnage important de l'histoire"
Une habitante d'Aixe-sut-Vienne (Haute-Vienne)

Si l'histoire tragique du petit Marcel continuait à vivre dans le récit de la famille Pinte depuis des générations, il restait jusque-là méconnu du grand public. Pour reconstituer l’histoire de son aïeul, Alexandre Brémaud, 28 ans, s’est plongé dans les archives militaires pendant dix ans. Après avoir consacré une partie de sa vie à ces recherches, ce passionné d’histoire tombe sur une note détaillant les exploits et la fin tragique de Marcel Pinte. Il réussit même à dénicher une photo du petit Quinquin. Coiffé d’un béret, le petit garçon se tient debout à côté d’un résistant non-identifié. A partir de ces trouvailles, Alexandre Brémaud commence les démarches administratives pour que le nom de Marcel Pinte soit inscrit sur le monument aux morts. 

A l’occasion des commémorations du 11 novembre, la commune d’Aixe-sur-Vienne a décidé de rendre hommage au plus jeune maquisard mort pour la France. Déjà élevé au rang de sergent au lendemain de la guerre, le petit Marcel  figure désormais officiellement sur la liste des anciens combattants . Une décisions salue par les habitants  de la commune qui ne tarissent pas d’éloge sur le courage de cet enfant.  "C’est un personnage important de l’histoire", salue une résidente d’Aixe-sur-Vienne. A travers l’histoire du petit Quinquin, Alexandre Brémaud espère souligner l’importance du rôle joué par les enfants durant la Résistance. 


Audrey PARMENTIER

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