COUP DE FREIN - Instaurée à l'été 2018 avec pour objectif de sauver entre 300 et 400 vies par an, la limitation à 80 km/h a depuis été abandonnée par de nombreux départements, pour revenir aux 90 km/h. D'autres ont pourtant décidé de maintenir ce dispositif.
Depuis fin décembre et la promulgation de la loi dite de "mobilité", les départements peuvent choisir de retourner ou non aux 90km/h au lieu de 80km/h. Au total, 32 départements restent aujourd'hui à 80 km/h, 26 sont retournés à 90 km/h et 34 hésitent à revenir en arrière ou repoussent l'échéance pour prendre une décision. Selon le Premier ministre Édouard Philippe, "300 à 400 vies par an" devaient être sauvées grâce à ce dispositif, deux ans étant nécessaires pour prouver son efficacité.
Si deux ans plus tard le gouvernement n'avance pas encore de chiffres, la Sécurité routière a annoncé que 209 vies ont été épargnées entre juillet 2018 et juin 2019. Parmi les 32 départements ayant décidé de rester à 80 km/h, le Gard, pour qui il est trop compliqué de revenir à la limitation de 90 km/h, avec les multiples règles à respecter imposées par le gouvernement. Ce changement de limitation de vitesse est également trop coûteux, un seul panneau pouvant valoir jusqu’à une centaine d’euros.
Lire aussi
110 km/h sur autoroute : l'abaissement de la vitesse largement rejeté, selon un sondage
Lire aussi
Quel bilan pour l'expérimentation des 80 km/h, perturbée par les crises sociale et sanitaire ?
C’est une mesure de progrès humain. (...) Sur une année, le nombre de tués est passé de 44 à 23.
Philippe Grosvalet, président du conseil départemental de Loire-Atlantique.
Autre département qui a décidé de ne pas supprimer la limitation de vitesse à 80 km/h, la Loire Atlantique, qui soutient la mesure depuis le départ et a pu en observer les bénéfices. "C’est une mesure de progrès, de progrès humain, 3 000 kilomètres de routes départementales en Loire-Atlantique sont concernés. Sur une année, le nombre de tués est passé de 44 à 23" se félicite Philippe Grosvalet, président du conseil départemental PS de Loire-Atlantique.
Pour autant, ces bons chiffres peuvent également s'expliquer par un contexte particulier, la crise des Gilets jaunes, la grève des transports et le confinement s'étant enchaînés ces derniers mois.