Marseille : trois appartements loués sur AirBnB dans un immeuble en péril

Publié le 28 novembre 2019 à 5h12, mis à jour le 3 décembre 2019 à 14h40

Source : JT 20h Semaine

MISE EN DANGER - Alors que l'immeuble était soumis à un arrêté de péril, un homme continuait de louer ces appartements sur la plateforme. Près de 3500 Marseillais ont été délogés en raison de l'ampleur de l'habitat indigne dans la ville.

Il louait trois appartements sur AirBnB alors même que l'immeuble était soumis à un arrêté de péril. Le propriétaire de trois appartements situés dans un immeuble sous arrêté de péril à Marseille, mais loués sur la plateforme, a été placé en garde à vue et une information judiciaire ouverte pour mise en danger de la vie d'autrui, a-t-on appris mercredi auprès du parquet.

L'immeuble, situé rue Molière, à quelques encablures du Vieux-Port, est sous arrêté de péril depuis le 28 avril 2017, arrêté notifié aux propriétaires le 3 mai. Depuis cette date, le propriétaire de trois appartements dans ce bâtiment continuait pourtant à les louer à des touristes de passage, via la plateforme de location entre particuliers, a précisé le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux.

Mercredi, une information judiciaire a été ouverte dans ce dossier, pour "mise en danger de la vie d'autrui et non respect d'une interdiction d'habiter et d'utiliser des locaux". L'enquête a été confiée à la Sûreté départementale. Le propriétaire, d'une soixantaine d'années, a été présenté à un juge d'instruction. Le parquet avait requis son placement en détention provisoire mais seul un contrôle judiciaire a finalement été décidé, moyennant une caution de 20.000 euros, a précisé Xavier Tarabeux.

De son côté, Airbnb assure réagir "dans les plus brefs délais" lorsque ce type de cas lui est signalé. "Nous appliquons une tolérance zéro pour ce type de comportement, assure Airbnb. Dès que nous avons pris connaissance de ces faits voilà plusieurs semaines, nous avons supprimé l'hôte et ses logements de la plateforme."

Plus de 330 arrêtés de périls

Un autre dossier du même type avait été ouvert par la justice marseillaise mi-novembre avec le placement en détention provisoire du copropriétaire d'un autre immeuble sous arrêté de péril, rue d'Anvers (13e arrondissement). Lui aussi passait par des plateformes de location provisoire pour deux appartements qu'il y possédait.

Depuis le drame de la rue d'Aubagne et la mort de huit personnes dans l'écroulement de deux immeubles, le 5 novembre 2018, au cœur du quartier de Noailles, près du Vieux-Port, plus de 330 arrêtés de péril grave et imminent ont été pris par la municipalité, entraînant l'évacuation de 3.200 personnes de quelque 370 immeubles. Le drame de la rue d'Aubagne avait mis en lumière le phénomène du logement indigne et insalubre à Marseille, où 100.000 personnes vivent dans des "taudis", selon la Fondation Abbé Pierre.


La rédaction de TF1info

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