Mort de George Floyd : à Strasbourg, des milliers de jeunes en noir contre "le virus du racisme"

Publié le 5 juin 2020 à 23h01, mis à jour le 5 juin 2020 à 23h10
Mort de George Floyd : à Strasbourg, des milliers de jeunes en noir contre "le virus du racisme"
Source : FREDERICK FLORIN / AFP

MANIFESTATION - Plusieurs milliers de jeunes vêtus majoritairement de noir se sont rassemblés, ce vendredi 5 juin au soir, au cœur de Strasbourg, pour rendre hommage à George Floyd et dénoncer les violences policières.

Ils étaient 3.500 selon la préfecture, entre 4.000 et 5.000 selon les organisateurs. Ils avaient répondu, ce vendredi 5 juin, à un appel lancé sur les réseaux sociaux, puis s'étaient réunis place Kléber, le cœur battant de Strasbourg, la capitale alsacienne, devançant ainsi de nombreux autres appels à manifester lancés à travers la France pour samedi. Sur des cartons confectionnés à la hâte et brandis, on pouvait lire pêle-mêle : "le vrai virus, c'est le racisme", "No justice, no peace" ("Pas de justice, pas de paix"), "Stop racism", "Stop killing black people" ("Cessez de tuer des Noirs")...

FREDERICK FLORIN / AFP

Vêtus de noir, ces jeunes Strasbourgeois sont venus par milliers pour rendre hommage à George Floyd, reprenant le cri de ralliement du mouvement contre les violences racistes déclenché aux Etats-Unis par la mort de cet Afro-américain de 46 ans qui a succombé lors de son arrestation, asphyxié par un policier à Minneapolis le 25 mai. Pour la plupart masqués, ils ont d'abord manifesté silencieusement, avant que ne retentissent des salves d'applaudissements, puis que quelques-uns prennent la parole au mégaphone, la pluie ne réduisant pas leurs rangs.

FREDERICK FLORIN / AFP

"Y en a marre, c'est un peu plus qu'un racisme qui pèse sur tout le monde, c'est une pression constante, des non-dits et une vie qui devient compliquée pour un certain nombre d'entre nous qui disent qu'il n'y a pas moyen de s'en sortir à cause de notre couleur de peau ou de notre religion", témoigne Kevin, animateur pour les jeunes de 40 ans originaire des Caraïbes, auprès de l'AFP. "C'est une cause qui nous concerne tous, pas seulement les personnes visées", renchérit Fanny, une rédactrice de 30 ans, tenant une pancarte clamant le message suivant : "Soyons des Bisounours pleins de couleurs et pleins d'amour."

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Mardi 2 juin, une manifestation interdite par le préfet de police de Paris avait rassemblé au moins 20.000 personnes dans la capitale à l'appel du comité de soutien à la famille d'Adama Traoré, un jeune homme noir mort en France en 2016 après une interpellation par des gendarmes. A Clermont-Ferrand, plusieurs centaines de personnes se sont également réunies ce vendredi 5 juin au soir sur une place du centre-ville, à l'appel cette fois du collectif "justice et vérité pour Wissam El Yamni", décédé dans cette ville en 2012 après son arrestation par la police dans des conditions controversées.

Des appels à manifester samedi 6 juin contre les "violences policières" ont également été lancés dans plusieurs villes de France, comme à Paris, Bordeaux, Nantes, Limoges, Poitiers, Marseille ou Lille, en dépit de l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes pour cause de crise sanitaire.


La rédaction de TF1info

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