"Chirac, c’est les Guignols" : ce que pense la jeune génération de l’ancien président

REPORTAGE - Après la mort de Jacques Chirac ce jeudi matin à l'âge de 86 ans, les réactions et hommages se multiplient. Mais qu’en pense la jeune génération ? L’ancien Président a-t-il marqué les mémoires des moins de 20 ans ? Nous sommes allés recueillir le ressenti des lycéens.
"Chirac, c’est les Guignols", "pour moi, c’est celui qui a fait barrage à Le Pen." L’heure du déjeuner touche à sa fin pour les élèves du lycée Jacques-Prévert de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et Théophile et Jean, adossés au mur près de l’entrée, se plaisent à évoquer la mémoire de l’ancien Président, décédé ce jeudi matin à l’âge de 86 ans. À l’évocation du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2002, s’ensuit un véritable débat entre les deux amis de 19 ans : "Chirac, Le Pen, c’est la même chose. – Non, moi je préfère voter Chirac !"
Lorsque la discussion dérive sur la sympathie du personnage, Jean se souvient des phrases et frasques qui ont émaillé la carrière politique de celui qui fut maire de Paris (1977-1995), Premier ministre puis Président (1995-2007). "Quand il parlait des immigrés, il évoquait le bruit et l’odeur. C’est aussi ça Chirac. Les gens le trouvaient drôle parce qu’il était drôle dans Les Guignols. Mais en vrai, c’est un mec qui détourne de l’argent", allusion à la condamnation à deux ans d'emprisonnement avec sursis dont il avait écopé dans une affaire d'emplois fictifs de permanents RPR payés par la ville.
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"C’était lui les 35 heures ?", se demande Elisa, 19 ans. Les souvenirs qu’ont cette jeune génération, née après l’an 2000, de Jacques Chirac tiennent souvent beaucoup aux programmes scolaires. Pour Charlie, Chirac, c’est avant tout "le discours de 1995 sur la rafle du Vel d’Hiv". "On a perdu un grand Président, il a quand même marqué l’Histoire et nos mémoires", poursuit l’élève de Terminale.
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"Il n’a pas parlé de la guerre d’Algérie ?", demande à son tour Jade, qui brandit son smartphone : elle et ses camarades de classe en parlaient justement à l’instant dans leur conversation sur WhatsApp. Des grands moments de Chirac, aujourd’hui figés dans les manuels d’Histoire, Blanche, 16 ans, en retient un et c'est celui de la Coupe du Monde 1998. Bien que la jeune fille soit née en 2003, elle l’assure : "Les images m’ont marquée".
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Chez d’autres lycéens, la figure de l’ancien Président fait appel à de très vagues souvenirs. "Il était Président, c’est ça ?", s’enquiert Walid, 15 ans, qui apprend tout juste la nouvelle. Youness, lui, n’est pas plus touché que cela : "Je ne le connaissais pas personnellement, donc je m’en fiche un peu." Pour Théophile, c’est aussi et surtout "le cliché à la française" que l’on retiendra chez Jacques Chirac : "Il n’était pas rustre, mais il était bon vivant. Il avait un restau préféré à Paris, un lieu assez simple je crois. Le Français de base."
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