Mutation du Covid-19 : faut-il abattre tous les visons élevés en France ?

Publié le 22 novembre 2020 à 15h28, mis à jour le 22 novembre 2020 à 15h33

Source : JT 20h WE

TRANSMISSION - Après une mutation problématique du coronavirus provenant d'élevages de visons danois, un premier élevage français a été contaminé. La France va-t-elle devoir elle aussi abattre ces animaux ?

Après le Danemark, premier exportateur mondial de peaux de visons, c'est désormais la France qui est touchée par un premier élevage contaminé.  Le ministère de l'Agriculture a indiqué ce dimanche que "des analyses ont permis de révéler que le virus circulait dans un élevage de l'Eure-et-Loire". Les 1000 animaux ont immédiatement été abattus et les produits issus de ces animaux ont été éliminés. "Un autre élevage est indemne. Des analyses sont encore en cours dans les deux derniers élevages et les résultats sont attendus dans le courant de la semaine", indique encore le ministère de l'Agriculture.

 Depuis l'alerte donné par le Danemark il y a plusieurs semaines, de nombreux pays ont signalé des cas de Covid-19 parmi les visons d'élevage : Pays-Bas, Suède, Grèce, Etats-Unis et, désormais, la France. 

Ces contaminations peuvent-elles avoir des incidences sur l'homme ? Le virus dont la souche a été identifiée au Danemark au début du mois, ne se traduit pas par des effets plus graves chez l'homme. Mais il implique une moindre efficacité des anticorps humains, ce qui menace la mise au point d'un vaccin contre le Covid-19. Interrogée par l'AFP il y a plusieurs jours, l'Organisation mondiale de la Santé avait dit suivre la situation de près et être en lien avec les autorités danoises.  

Des élevages "sous surveillance" renforcée

L'ensemble des visons français vont-ils être abattus comme cela fut envisagé dans un premier temps au Danemark ? La France compte quatre élevages de visons. Sous surveillance depuis l'été, ils sont désormais placés sous surveillance renforcée.   Novembre et décembre sont les deux mois  d'abattage saisonnier des visons élevés pour leur fourrure. 

Les fermes à fourrure française doivent fermer sous 5 ans

Au début du mois, le député LaREM des Alpes-Maritimes, Loïc Dombreval, également vétérinaire avait réclamé un abattage préventif des animaux. "Il faut prendre cette mesure de précaution, ce principe de précaution élémentaire, c'est ce que font les Pays-Bas, c'est ce que fait le Danemark, il faut absolument le faire en France".

"Les virus se multiplient dans les cellules du vison, mutent, ressortent, et infectent l'homme, c'est un véritable danger", avait-il alerté sur FranceInfo. Et si le vison est particulièrement dangereux dans la transmission du virus, c'est parce que "c'est un animal comme le furet qui a quasiment exactement les mêmes récepteurs à coronavirus que nous", explique Loïc Dombreval. Ainsi, poursuit-il, "la transmission d'un virus comme le Covid-19 du vison à l'homme et de l'homme au vison se fait de façon extrêmement simple".

Les fermes à fourrure spécialisées dans l'élevage de visons doivent fermer "sous cinq ans" selon les mesures prises en septembre par la ministre de la Transition écologique.

Du côté des scientifiques, la mutation d'un virus est banale et souvent anodine, et déterminer les conséquences concrètes d'une mutation est complexe. Des experts ont donc appelé le Danemark à diffuser davantage de données scientifiques pour mieux évaluer la mutation. Dans le Jutland du Nord, les autorités sanitaires estiment qu'environ 5% des malades pourraient être porteurs de cette souche, mais aucun cas récent n'a été signalé, rendant incertaine la preuve de la circulation effective du virus muté.


La rédaction de TF1info

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