Notre-Dame-de-Paris : plusieurs enfants présentent des taux de plomb préoccupants

Publié le 6 août 2019 à 15h09, mis à jour le 6 août 2019 à 21h41
Notre-Dame-de-Paris : plusieurs enfants présentent des taux de plomb préoccupants
Source : AFP

SANTÉ - Selon une information communiquée par l'Agence régionale de santé, seize enfants contrôlés après l'incendie de la cathédrale présentent des taux de plomb dans le sang supérieurs au seuil de vigilance. L'agence annonce que l'incitation au dépistage sera renforcée dans le secteur de Notre dame.

Trois mois après l'incendie de Notre-Dame, l'Agence régionale de santé (ARS) a publié, mardi 6 août, plusieurs communiqués de presse relatifs au taux de plomb présent autour de la cathédrale. On y trouve une information, jusqu'alors non relayée, qui s'avère pour le moins préoccupante : sur 175 dépistages effectués sur des enfants après l'incendie, 16 sont situés dans l'intervalle de vigilance (25 microgrammes de plomb par litre de sang). 

Ces résultats confirment (...) l'importance d'amplifier les opérations de prélèvements et de dépistages
Communiqué de presse de l'Agence Régionale de Santé

 L'ARS estime ce mardi que "ces résultats globaux confirment, d’une part, la nécessité de poursuivre les actions de nettoyage pour limiter tout risque d’exposition aux poussières de plomb des enfants et, d’autre part, l’importance d’amplifier les opérations de prélèvements et de dépistages". Elle annonce que l'incitation au dépistage sera renforcée dans tout le secteur autour de Notre Dame.

L'agence précise également que "les 16 personnes se situant dans l’intervalle de vigilance font l’objet d’un suivi individuel, mis en place spécifiquement pour cet événement, par le Centre antipoison et de toxico-vigilance, en complément d’un suivi par le médecin traitant".

Parmi les 16 cas se situant dans l'intervalle orange, un enfant de dix-huit mois aurait présenté en mai dernier un taux de 48,8 microgrammes par litre de sang, une intoxication qui peut provoquer des lésions neurologiques, des troubles digestifs, une perturbation du fonctionnement des reins ou encore des anomalies au niveau de la reproduction. Interrogés par Mediapart, les parents de l'enfant, qui ont quitté l'appartement où ils résidaient près de Notre-Dame, déplorent le manque de communication de la part des autorités publiques, chacune se renvoyant la balle, sur ce sujet pourtant soulevé quelques heures seulement après l'incendie. 

Mediapart accuse notamment l'ARS, la préfecture de police de Paris, le ministère de la Culture et la mairie de Paris d'avoir eu connaissance des résultats des prélèvements de plomb dès début mai. Des relevés qui n'ont été communiqués que le 18 juillet dernier. 

L'Agence régionale de santé se défend

Interrogée sur ces cas d'enfants intoxiqués au plomb, l'ARS déclare avoir "incité les populations à procéder à un dépistage pour les publics fragiles, en particulier les enfants et les femmes enceintes vivant à proximité de la cathédrale." Elle conteste tout manque de communication, certifiant que ses recommandations "ont été très largement relayées." 

L’ARS précise avoir procédé "à des prélèvements aux domiciles de personnes potentiellement fragiles et exposées. Ces résultats ont montré l’efficacité des premières mesures de nettoyage et l'intérêt de les maintenir dans le temps." Concernant la famille dont la situation est évoquée par Mediapart, l'ARS affirme avoir entretenu "des échanges directs et des  recommandations lui ont été adressées [...] pour l’accompagner dans la gestion de la situation."

L'ARS soutient également que sur ce cas précis, le seuil moyen de 70 microgrammes par mètre carré dans les habitations inspectées, fixé par le Haut conseil de la Santé publique mais contesté par Mediapart et plusieurs associations, n’était pas dépassé. L'ARS ajoute que les recommandations qui devaient être faites, s'il y avait eu dépassement de ce seuil, "avaient en tout état de cause été formulées à la famille par précaution."

Une plainte contre X a été déposée le 26 juillet par l’association Robin des bois, notamment pour "mise en danger d’autrui et non-assistance à personne en danger." Lundi 5 août, plusieurs associations et syndicats ont réclamé le confinement total du site mais aussi la création d'un centre de suivi sanitaire.


La rédaction de TF1info

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