LAÏCITÉ - À l'issue d'une rencontre hier avec Emmanuel Macron, le Conseil français du culte musulman s'est réuni ce jeudi matin afin de clarifier sa position sur le port du voile dans l'espace public et d'évoquer la question de la radicalisation. L'occasion, aussi, d'appeler les responsables politiques à la prudence après l'attaque de la mosquée de Bayonne.
Une réunion extraordinaire du Conseil français du culte musulman (CFCM) s'est tenue ce mardi 29 octobre à la Grande mosquée de Paris. Elle aura duré deux heures et réuni une vingtaine de ses membres. Cette session, qui intervient à l'issue d'une entrevue la veille des représentants du culte musulman avec Emmanuel Macron, a eu pour objectif de clarifier la position du CFCM sur le port du voile dans l'espace public.
A l'issue de la réunion, son président Dalil Boubakeur a indiqué que "le port du voile est une prescription religieuse", mais que les femmes de confession musulmane étaient libres de le porter ou non sans que cela porte atteinte à leur foi. "Celles qui ont décidé de s'en affranchir ne sont pas moins musulmanes et restent dans la communauté des croyants", a complété le CFCM dans un communiqué ultérieur.
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L'occasion, pour Dalil Boubakeur, de revenir sur l'attentat "lamentable" et "odieux" qui a visé la mosquée de Bayonne lundi et d'appeler les à la "responsabilité". Dans un communiqué à l'issue, le CFCM a souhaité "interpeller les personnalités politiques et médiatiques qui doivent prendre la responsabilité de leurs propos outranciers qui banalisent la haine du musulman".
La commission religieuse du CFCM a par ailleurs entamé un travail au sujet de la détection des signes avant-coureur de radicalisation et devrait rendre ses conclusions d'ici la fin de l'année. Autres chantiers en cours au sein du CFCM : le développement de ses conseils départementaux et la place occupée par les femmes dans l'enseignement de la religion, le CFCM proposant notamment l'intégration de théologiennes au sein du conseil religieux.