Quelle nature en 2040 ? Un récit utopique de "notre nouvelle vie" post-Covid

Publié le 23 juillet 2020 à 19h52
Quelle nature en 2040 ? Un récit utopique de "notre nouvelle vie" post-Covid

COVID-19 - Pendant le confinement, TF1 et LCI, en partenariat avec Bluenove et Sciences Po, ont lancé une consultation citoyenne pour réfléchir au monde d’après la crise sanitaire. Des Français se sont dans ce cadre livrés à un exercice d’écriture sur la vie post-coronavirus dont ils rêveraient. On vous propose de découvrir l’un de ces récits utopiques.

A quoi rêvent les Français pour "le monde d’après" ? Pour savoir quels changements la crise sanitaire doit engendrer à leurs yeux, TF1 et LCI ont lancé, en partenariat avec Bluenove et Sciences Po, une consultation citoyenne du 27 avril au 5 juillet. Une initiative, "Notre Nouvelle Vie", qui a permis de recueillir plus de 62.000 contributions issues de plus de 5.700 participants, exprimant des préoccupations majeures comme la préservation de l’environnement, la transformation des modes de consommation ou l’évolution vers un modèle économique plus durable et responsable. 

Dans le cadre de cette grande consultation numérique, les participants étaient également invités à laisser libre cours à leur imagination pour inventer un récit fictionnel décrivant leur monde post-Covid idéal. Nous vous proposons d’en retrouver plusieurs, avec ci-dessous celui decbernard, qui imagine, en 2040, un lopin de terre s'écrivant à lui-même 20 ans plus tôt. 

"Lettre d’un lopin de terre”

Préambule : le récit ci-dessous est une lettre d’un lopin de terre pour lui-même. Celle-ci est écrite dans le futur et a pour destinataire son passé. Un mot d’avenir.

"Cher moi des années 20, ça y est, on y est ! Je suis soulagé de pouvoir t’écrire sur ce que je vis présentement. Le mois d’octobre bat son plein, mais sache que le printemps est déjà là. Les cerisiers sont en fleurs. Je n’ai cependant pas vu beaucoup d’abeilles, elles se font rares depuis quelques années. Les feuilles ne sont déjà plus jaunes. Elles n’ont pas fini leur course dans ma parcelle. Les feuilles qui m’effleurent, ce n’est plus qu’un joli souvenir.

On aura vécu grâce à eux des moments magnifiques ; les arbres prenaient racines, le bétail sauvage se nourrissait de mes offrandes, nous ressentions les amours de jeunesse batifoler sur ma peau. On aura aussi souffert de leurs pas, de leurs poids. Parfois une moissonneuse, parfois des immeubles. C’est toujours mieux qu’une mine tu me diras. Tu te rappelles à quel point tu en a pris des coups, tu te souviens comment c’était.

Ceux qui me piétinent ont connu les guerres, les crises démographiques et sanitaires… Ces humains t’ont oublié.

Les avertissements de notre Mère – tels que les crises biologiques, le dérèglement climatique, les inondations, etc. – ont porté leurs fruits. Ceux qui avaient pu me rejoindre ont innové dans leur mode de consommation. Tu ne vas pas le croire ? Ils avaient délaissé leur tendre et bien-aimée ville. Ils me regardaient de nouveau. J’ai appris la nouvelle qu’au fur et à mesure. Comme tu

peux te l’imaginer, je n’avais pas encore la fibre dans ma chair. Mais ils n’ont pas pu tous échapper à leur rythme effréné pour venir me retrouver ; ils ont abandonné les plus pauvres, ils ont renforcé les inégalités dans une individualité exacerbée. Tout cela pour une vie qu’ils n’ont jamais souhaitée.

Mais reste optimiste ! Tu as connu de beaux jours, le ciel s’assombrira prochainement mais leur résilience te sauvera. Certains ont tout fait pour veiller sur toi. Maman était leur unique maison, leur unique radeau de survie.

Je ne peux pas te promettre que les vingt prochaines années seront les plus belles mais j’ai hâte que tu me rejoignes. Ce que l’on a aujourd’hui est plutôt agréable : il y a la mer à côté, je ne l’avais jamais vue. Lorsqu’elle est arrivée, je les ai vus partir précipitamment, je ne sais pas trop où ils sont ; certains disent qu’ils reviendront. J’espère qu’ils n’ont pas été faire ça ailleurs.

Moi-même, 2040."


La rédaction de TF1info

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