Puy-de-Dôme : le coup de gueule du maire d'un village après des plaintes d'habitants contre les "déjections d'abeilles"

Publié le 24 juillet 2019 à 10h50, mis à jour le 26 juillet 2019 à 14h15
Puy-de-Dôme : le coup de gueule du maire d'un village après des plaintes d'habitants contre les "déjections d'abeilles"
Source : iStock

POLÉMIQUE - Des habitants fraîchement arrivés dans le petit village de Pignols se sont plaints auprès du maire des "déjections d'abeilles". Des critiques qui ont stupéfait l'élu. Sur Facebook, Christophe Georges s'en est pris aux habitants néoruraux, incapables d'après lui d'apprécier leur nouveau quotidien loin de la ville.

Les mots sont forts. Et ponctués par de nombreux point d’exclamation. Sur Facebook, Christophe Georges a partagé sa colère ce dimanche 21 juillet après qu’une polémique a éclaté dans sa commune du Puy-de-Dôme. Dans le village de Pignols, de "nouveaux-arrivants" ont en effet critiqué les "déjections d’abeille" qui tâcheraient leur mobilier. 

"Cette fois-ci c'en est trop"
Christophe Georges, maire de Pignols

Le maire de cette commune de 320 âmes, qui en aura "entendues [des choses] pendant plus de dix ans", n’en revient toujours pas. "Celle-ci pour moi dépasse beaucoup de limites." Comme le note France Bleu, il aurait ainsi reçu de nombreuses plaintes de plusieurs administrés contre des déjections des butineuses. Des nuisances dues aux abeilles d’un couple d'apiculteurs "fraîchement installé". Dominique et Stéphanie Pineau, qui élèvent quelques 200 colonies d’abeilles afin de produire du miel et de la gelée royale, justifient ces saletés particulièrement coriaces par le manque de pluie. 

Rappelant sur Facebook que ces déjections sont composées "purement et simplement de pollen !", le maire n’en revient pas qu’on puisse critiquer "l’essence de la vie". "Il y en a même qui se sont plaints des abeilles dévoreuses de fruits sur les arbres", indique-t-il, notant que ces personnes ne connaissent pas le régime alimentaire de ces insectes pollinisateurs. Car au-delà de cette polémique, ce sont des nouveaux arrivants, selon lui incapables de comprendre la vie dans ce milieu, qui sont au cœur de la critique. Bien que tous ne soient pas à "mettre dans le même panier", le "comportement" et "l'évolution de la mentalité" de certains habitants de sa commune sont pointés du doigt. Un argument repris auprès de nos confrères de France Bleu à qui l’élu, agriculteur dans la vie civile se confie. "On est passé de 200 à 320 habitants en quelques années, c'est très bien, mais il y a un vrai manque d'implication des concitoyens dans la vie de la commune."

"Soutien des cigales phocéennes à vos abeilles"
Un message de soutien aux apiculteurs

Depuis un "raz-de-marée de solidarité" s’est déversé sur le couple, qui remercie les internautes pour leurs messages de soutiens qui les aident à "surmonter cette période éprouvante".

Sous la publication, des centaines de commentaires bienveillants. "Bravo pour votre métier!", écrit l’un d’eux, conseillant au couple de "continuer et résister". Un autre leur souhaite "bon courage", en expliquant avoir "vécu pendant des années à côté d'une miellerie" sans jamais s’en plaindre. Enfin, une dernière décrit une "réaction très digne". Et ajoute que les "cigales phocéennes" soutiennent elles aussi les abeilles. Une façon astucieuse de noter que ces petites bêtes, comme le chant du coq ou les cloches des églises, ne cesseront d’exister. Et, malgré l’irritation des citadins, pourraient même être inscrits dans le patrimoine immatériel de l'Unesco.


La rédaction de TF1info

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