StopCovid validée par le Parlement : on a testé l'application

Publié le 28 mai 2020 à 8h46

Source : TF1 Info

MODE D'EMPLOI - Alors que le Parlement a donné dans la nuit de mercredi à jeudi son feu vert à l'application de traçage StopCovid, qui devrait être téléchargeable dès ce week-end, LCI a pu en avoir un premier aperçu.

C'est un outil sur lequel le gouvernement mise pour cette deuxième étape du déconfinement : StopCovid. Validée par la Cnil qui estime qu'elle respecte les lois relatives à la protection de la vie privée, cette application pour smartphone permet à une personne positive au coronavirus d'alerter automatiquement tous les utilisateurs avec lesquels elle a eu un "contact prolongé" récemment, à moins d'un mètre et durant plus de quinze minutes, afin qu'ils se fassent tester à leur tour. 

Décrié par l'opposition et quelques "marcheurs" pour ses atteintes aux libertés individuelles, StopCovid a toutefois recueilli assez largement le soutien de l'Assemblée nationale puis du Sénat dans la nuit de mercredi à jeudi et devrait être téléchargeable dès ce week-end. 

Comment ça fonctionne ?

La première chose à faire consiste à télécharger l'application sur l'App store d'Apple ou Google. Il n'y a ensuite plus qu'à l'activer. Sur la page d'accueil qui apparaît, aucune information personnelle n'est à  renseigner : ni nom, ni numéro de téléphone, ni adresse, ni même numéro de carte vitale. L'application attribue simplement au téléphone qui l'héberge un numéro strictement anonyme.

Dès son téléchargement, et à chaque fois que l'utilisateur rencontre une personne à moins d'un mètre, et ce durant plus d'un quart d'heure, le téléphone enregistre les références de l'autre personne de manière cryptée. Ainsi, si l'une ou l'autre vient à contracter le Covid-19 au cours des jours qui suivent, l'utilisateur qui a été au contact reçoit une notification lui signifiant ce "risque d'exposition" avec des conseils sur la marche à suivre ("comment contacter son médecin" ou "comment se faire tester". 

Quelle efficacité ?

En Corée du Sud , l'un des premiers pays à avoir utiliser cette application, on estime que c'est l'élément clé pour endiguer l'épidémie. En revanche, en Europe, où l'application se heurte à son principal problème, à savoir le fait que son utilisation soit basée sur le volontariat, ça patine. 

A titre d'illustration, en Autriche, on dénombre près de 500.000 téléchargements, soit à peine 6% de la population, quand en République Tchèque, ce chiffre atteint 200.000, soit 2% de la population. Et même l'Islande, le seul pays dont le taux de téléchargement est assez éloquent,  à savoir 150.000 et 40% de  la population, estime que cela ne change pas vraiment la donne en pratique.

Quels risques ?

"Aucun système n'est infaillible", a dit le secrétaire d'Etat au numérique lui-même ce mercredi. Si la Cnil a donné son feu vert en assurant que toutes les précautions ont été prises, cela n'est pas suffisant pour rassurer certains membres de l'opposition sur le respect de la vie privée. A gauche, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon a mené la charge contre un projet "inefficace" et "liberticide". "Inefficace" faute de smartphones chez une large part des personnes âgées, et "dangereux" car s'introduisant dans la sphère "intime".

Quant à l'argument sur lequel ce dernier s'est également appuyé qui consiste à dire que le fait de faire partie de l'annuaire de quelqu'un suffirait à lui faire recevoir des notifications, ou à permettre un quelconque échange de données, il est faux. L'application ne fonctionne en effet que si les deux personnes ont téléchargé l'application et l’utilisent. D'autre part, StopCovid est anonyme et n'a pas accès à au répertoire du téléphone qui l'héberge.

Le seul véritable risque en réalité, c'est le piratage de données sur lesquels se penchent actuellement des "gentils" hackers.


La rédaction de TF1info

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