Un an après l'effondrement d'immeubles à Marseille, la volonté politique "n'est pas à la hauteur", dénonce la Fondation Abbé-Pierre

Publié le 1 novembre 2019 à 11h56
Un an après l'effondrement d'immeubles à Marseille, la volonté politique "n'est pas à la hauteur", dénonce la Fondation Abbé-Pierre
Source : HO, LOIC AEDO / BMPM/SM AEDO / AFP

CATASTROPHE - Un an après l'effondrement de trois immeubles vétustes à Marseille, le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre réclame d'urgence un plan national de rénovation du parc immobilier et dénonce une volonté politique qui n'est "pas à la hauteur des enjeux posés par l'habitat indigne".

Il y a un an, le 5 novembre 2018 au matin, trois immeubles mitoyens de la rue d'Aubagne, à Marseille, s'effondraient, causant la mort de huit personnes. Depuis, la plupart des 2 558 occupants ont été relogés mais le problème demeure. Certains territoires en France souffrent d'un parc immobilier vétuste, délabré, "indigne" selon Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre auprès de l'AFP. La Fondation dénombre environ 600 000 foyers dans ce cas en France, notamment en région parisienne, avec la Seine-Saint-Denis, dans les Bouches-du-Rhône, en Occitanie et dans certaines villes des Hauts-de-France. 

Christophe Robert réclame un plan d'envergure nationale avec un objectif de rénovation de 60 000 habitats par an et ce pendant dix ans. Un plan déjà formulé par la Fondation en janvier dernier et qui n'a pas été entendu, dénonce-t-il. "Dans la mise en œuvre de réponses pour les personnes victimes d'habitat indigne, on est encore très loin du compte (...) L'ambition formulée aujourd'hui par la puissance publique n'est absolument pas à la hauteur des enjeux posés par l'habitat indigne dans notre pays." Le délégué cite pour exemple le nombre de 12 000 à 15 000 logements qui ont été rénovés par an ces dernières années, assurant qu'"il y a encore beaucoup de chemin à parcourir."

"il faut impérativement que l'Etat fixe des objectifs nationaux. (...) Et si les collectivités n'agissent pas, il faut qu'il y ait substitution de l'Etat", avance encore Christophe Robert. Trois semaines après la catastrophe, un plan contre l'habitat indigne avait été annoncé par Martine Vassal, présidente de la métropole d'Aix-Marseille-Provence. 

Elle "ne tire aucun bilan des politiques mises en oeuvre jusque là", avait écrit à l'époque le site local Marsactu. L'Etat, lui, avait promis la création d'ici fin 2019 d'une Société publique locale d'aménagement d'intérêt national afin de traiter les 1 000 immeubles les plus dangereux dans les dix prochaines années. 


La rédaction de TF1info

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