Maison squattée et dégradée, une propriétaire de 75 ans hébergée par la commune

M.D.
Publié le 3 octobre 2020 à 11h40, mis à jour le 3 octobre 2020 à 11h45

Source : TF1 Info

ABUS - Un mois après l'histoire rocambolesque d'un couple empêché de rentrer dans sa villa à cause d'une famille de squatteurs à Théoule-sur-Mer, l'histoire se répète ou presque. L'occupant, cette fois-ci, n'est autre que le locataire "officiel" d'une retraitée de Rocheford-sur-Gard.

L'affaire n'est pas sans rappeler l'histoire du couple de Lyonnais qui avait été empêché de rentrer dans sa villa de bord de mer à cause d'une famille de squatteurs. Après deux années en Guyane, Martine Garofalo, 75 ans, entendait récupérer sa maison de Rochefort-du-Gard (Gard), qu'elle avait louée à deux personnes avant de partir. Mais ces deux occupants ne payaient plus leur loyer depuis environ un an et demi, soit 8.000 euros d'impayés. Avant de revenir, la septuagénaire leur avait adressé un courrier recommandé leur signifiant qu'elle souhaitait récupérer son bien au 1er septembre. 

Faute de réponse, mi-août, Martine Garofalo se présente sur place. Mais l'un des deux occupants lui refusé l'accès -l'autre ayant disparu sans laisser d’adresse depuis juillet 2019. "La justice me dit que je n’ai pas le droit de rentrer ‘chez lui’. Chez LUI !", insiste la propriétaire dépitée. Si j’entre, il peut se retourner contre moi et demander des dommages et intérêts", raconte la septuagénaire. Quitte à enfreindre la loi, en se servant d’une vieille télécommande, cette sage-femme à la retraite a pu quand même pénétrer dans le domicile et récupérer sa voiture qui se trouvait dans le garage.

La septuagénaire a dû séjourner un mois à l'hôtel

Ulcérée par la situation, Martine Garofalo en a profité pour prendre des photos. Et ce qu'elle y a découvert l'a bouleversée. Dans la cuisine, de la vaisselle sale s’accumule. Dans la salle de bains, la cabine de douche est recouverte de moisissures tandis qu'une litière pour chat pleine d’excréments trône sur le sol du séjour. Depuis, le squatteur a fait condamner le portail. De nuit comme de jour, portes et volets restent clos, comme si la maison avait été laissée à l’abandon. "Depuis un mois, on n'entend plus aucun bruit. On voit juste de la lumière aux fenêtres", constate Grégory Autret, un voisin. "Les poubelles ne sont plus sorties. Du coup, ça pullule de rats. J’en ai tué encore trois la nuit dernière. C’est une catastrophe",  se lamente-t-il.

Sans toit sur la tête, la propriétaire a dû séjourner un mois à l’hôtel, ce qui lui a coûté 600 euros, avant que la mairie ne finisse par mettre à sa disposition un logement d'urgence situé sur la commune. Pour le maire de Rochefort-du-Gard, la loi accorde trop de droits aux locataires malhonnêtes. "Nous n’avons aucun moyen pour les expulser", déplore Rémy Bachevalier. "La police municipale se rend régulièrement sur place pour discuter avec lui. Il n'est jamais là. On pense qu'il essaie de se faire oublier", poursuit l'édile.

Vous avez le mode d’emploi sur Internet. On vous explique en détail comment procéder.
Martine Garofalo, la propriétaire de la maison squattée.

Au gré de ses recherches sur Internet, Martine Garofalo a effectué une découverte qui l'a fait bondir. "Vous avez le mode d’emploi sur Internet. On vous explique en détail comment procéder : ‘Vous surveillez une maison (…) puis vous prenez un pied de biche...'", rapporte la septuagénaire, écœurée. 

Afin de reprendre enfin possession de son bien, Martine Garofalo multiplie les recours en justice. Elle espère que le squatteur sera expulsé avant la trêve hivernale, qui suspend l’exécution des expulsions locatives du 1er novembre au 31 mars. Dans l'espoir de faire avancer les choses, la retraitée a écrit au préfet, au procureur, au ministre de la Justice ainsi qu’au président de la République. A ce jour, aucun d’entre eux ne lui a répondu. 


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