CRISE - Signe supplémentaire de la crise traversée de longue date par la profession, près de 20% des agriculteurs français ont déclaré un revenu nul, voire un déficit de leur exploitation en 2017, selon un rapport de l'Insee publié jeudi 7 novembre.
En moyenne, les exploitants agricoles français ont enregistré un revenu net imposable moyen de 1.390 euros par mois en 2017, soit des revenus en progression de 8,2% par rapport à 2016, révèle un rapport de l’Insee rendu public jeudi 7 novembre. Mais derrière cette moyenne, de très fortes disparités. En effet, un agriculteur sur cinq a déclaré, cette même année, un revenu nul, voire un déficit de son exploitation.
Des augmentations en trompe-l'oeil
La part d'agriculteurs sans revenus "est particulièrement élevée dans la production de céréales et grandes cultures (30%) et dans l'élevage d'ovins, caprins, équidés et autres animaux (28%)", détaille l'Insee. Conséquence d’une année de récolte 2016 catastrophique, s’étant conjuguée à une chute brutale des cours mondiaux. Les fermes françaises en ont particulièrement pâti, surtout les céréaliers, qui ont dégagé en moyenne un revenu net avant impôts inférieur à 1.000 euros par mois cette année-là... mais 6,7% plus élevé qu’en 2016.
Même paradoxe pour les éleveurs bovins : si leurs revenus moyens ont augmenté de 15,9% en un an, ils ne s’élèvent qu’à 1.100 euros par mois. Idem pour les agriculteurs en polyculture-élevage : une progression de 25,2%, pour un revenu mensuel moyen de 1.090 euros. À l’inverse, le secteur le plus prospère, la viticulture, enregistre un recul de 3,9% par rapport à 2016, mais pour un revenu moyen de 2.790 euros par mois. Enfin, tout en bas de l'échelle, on trouve les éleveurs d'ovins, caprins et équidés, avec un revenu moyen de 620 euros par mois, soit 9% de moins qu'en 2016.