Déconfinement : déplacements, port du masque, traçage... ces erreurs à ne pas reproduire

Publié le 22 novembre 2020 à 20h06, mis à jour le 23 novembre 2020 à 9h17

Source : JT 20h WE

FAIRE FACE AU COVID-19 - Campagnes de dépistage massif, port du masque, réouverture des bars et restaurants... six mois après le déconfinement du 11 mai, la France est-elle mieux préparée ? On fait le point.

Le 30 novembre, cela fera un mois que la France est plongée dans le confinement. Un deuxième volet qui pourrait malheureusement ne pas être le dernier. De fait, si les indicateurs de l'épidémie semblent montrer une amélioration de la situation sanitaire, certains craignent d'ores et déjà une résurgence du virus. Et appellent le gouvernement à prendre ses précautions, alors qu'Emmanuel Macron devrait annoncer mardi soir un début d'allègement des mesures. 

Parmi ces voix, celle du généticien Axel Kahn, invité de LCI ce lundi. S’il juge notamment la réouverture des commerces "indispensable", le président de la Ligue contre le cancer souligne ainsi l’impérieuse nécessité de rester vigilant. "Il ne faut surtout pas pousser un ouf de soulagement et recommencer à vivre comme si de rien n'était. Alors, la recontamination serait certaine."

Trois étapes jusqu'à janvier 2021

Les "assouplissements (...) se feront en trois étapes au regard de l'évolution sanitaire et des risques liés à certaines activités : d'abord autour du 1er décembre, puis avant les congés de fin d'année, puis à partir de janvier 2021", a expliqué au Journal du Dimanche le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

Une prudence primordiale pour éviter l'apparition d'une nouvelle vague, comme cela a été le cas à l'issue du premier confinement qui s'était terminé le 11 mai dernier. Si les bars et restaurants n'avaient pas rouvert leurs portes avant le 2 juin, cette date marquait la fin des attestations de déplacement et du temps de sortie quotidienne autorisé.

Ainsi, il aura fallu attendre le mois d'août seulement pour que le port du masque soit généralisé dans les villes de France. Car souvenez-vous : à la sortie du premier confinement, le port du masque n'était pas obligatoire partout mais seulement dans certains commerces comme dans les coiffeurs et dans les transports. Pourtant, les médecins sont déjà nombreux à appeler à sa généralisation. 

Parmi eux, le Dr Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré. "C'est aujourd'hui que le masque, il sert. C'est à partir de maintenant. Et ce n'est pas le masque dans les transports en commun, c'est le masque dans la vie de tous les jours", disait-il lors de son intervention sur LCI le 11 mai dernier. Aujourd'hui, l'infectiologue persiste et signe : "On aurait certainement contenu la transmission du virus. C'est probablement que là, on a péché, c'est-à-dire qu'on a voulu laisser respirer les Français. Et malheureusement, on les a laissé respirer le virus."

L'enjeu des fêtes de Noël

En France, le nombre de nouveaux cas de coronavirus augmente sensiblement dès la mi-juillet. La barre des mille nouveaux cas en 24 heures est franchie le 23 juillet. Pendant les grandes vacances, les déplacements accélèrent la propagation du virus avec près d'un Français sur deux qui quitte son département d'origine. À l'approche des fêtes de Noël, le retour dans les familles représentent là encore un risque de hausse du nombre de contaminations.

Protéger, tester, isoler... C'est la feuille de route du gouvernement pour le premier déconfinement. Si des rappels des gestes barrières à respecter sont sans cesse diffusés, le gouvernement reste confronté au problème du dépistage en attendant la commercialisation du vaccin. Comment placer à temps les Français en quarantaine en cas de contamination ? Si le gouvernement entreprend un dépistage massif, dans les laboratoires, les files d'attente se font de plus en plus longues et les délais s'allongent. Il faut plusieurs jours aux Français pour savoir s'ils sont, ou non, positifs au coronavirus. Aujourd'hui, les tests PCR et antigéniques se développent chez les médecins généralistes, en pharmacie, dans les aéroports ou les Ehpad.

Un retard ayant favorisé la transmission du virus par des patients positifs qui ne le savaient pas encore. La méthode de traçage connaît elle aussi des ratés. L'ancienne application StopCovid, censée identifier les cas contacts, n'est que très peu téléchargée. Le 22 octobre, le gouvernement relance la machine avec Tous Anti-Covid qui permet d'alerter les inscrits en cas de contact avec une personne testée positive au Covid-19. 

Au 23 novembre, l'on dénombre 9,5 millions d'inscrits, et plus de 49.0000 cas de Covid-19 déclarés, selon des chiffres comptabilisés depuis le 2 juin 2020. L'espoir d'un deuxième déconfinement réussi repose désormais sur un pays désormais mieux préparé.


La rédaction de TF1info

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