Un jeune sur quatre n’en aurait jamais entendu parler : mais comment la Shoah est-elle enseignée à l'école ?

Publié le 24 janvier 2020 à 11h57, mis à jour le 24 janvier 2020 à 12h54

Source : JT 20h Semaine

EDUCATION - Alors que l’on commémore les 75 ans de la libération d’Auschwitz, un sondage interpelle et inquiète : 1 Français sur 4 de moins de 38 ans n'aurait jamais entendu parler de la Shoah. Comment est-ce possible ? Y a-t-il des défaillances dans son apprentissage ? Les équipes du JT de 20 heures de TF1 se sont penchées sur la question.

75 ans après la libération du camp d'Auschwitz, où plus d'un million de Juifs ont été assassinés, les jeunes ne sont pas toujours conscients des atrocités commises pendant la Seconde guerre mondiale. Les équipes de TF1 se sont rendues à la sortie d'un lycée pour mesurer l'étendue du problème. La question "qu'est-ce que la Shoah ?" laisse ainsi une jeune fille perplexe, un de ses camarades commence par se tromper en disant qu'elle a eu lieu en 14-18, et un autre se montre très approximatif sur le nombre de Juifs qui y ont été tués, l'estimant à deux millions, trois fois moins que la réalité...

Ils sont nombreux à faire preuve d'une telle ignorance selon un inquiétant sondage paru cette semaine sur le niveau de connaissance des Français à propos de l'Holocauste : dans cette enquête publiée par l'institut Shoen Consulting, plus de deux jeunes de moins de 38 ans sur trois (69%) ont donné une réponse différente du nombre de 6 millions de Juifs tués. Pire, une personne sur quatre de cette tranche d'âge (25%) a assuré ne même pas en avoir entendu parler.

Une quinzaine d'heures l'année prochaine en terminale

Pour tenter de comprendre ces lacunes préoccupantes, le JT de 20 heures de TF1 se penche sur l'enseignement de la Shoah à l'école dans le reportage en tête de cet article. On l'aborde en fait dès la primaire, en CM2, puis au collège en troisième. Au lycée, on l'étudiait jusqu'ici en première. Le professeur devait ensuite choisir entre un approfondissement de la mémoire liée à l'Holocauste et un chapitre sur la guerre d'Algérie. Mais à la rentrée prochaine, tout le monde devra l'étudier en terminale, durant au moins une quinzaine d'heures. Les enseignants ont donc un programme précis, et selon l'un d'eux, interrogé par TF1, il est respecté :" C’est un sujet sur lequel le professeur d’histoire-géographie ne peut pas déontologiquement faire l’impasse, assure Hugo Drapier. La question de la Seconde guerre mondiale et du génocide des Juifs n’est jamais arrivée dans une toute fin de programme, comme ces chapitres qu’on étudie au mois de juin dans des conditions un peu particulières".

Le professeur à Science Po Dominique Reynié, qui a mené une enquête en 2015 une enquête, "Mémoires à venir", portant sur une trentaine de pays, tient lui aussi un discours défendant l'apprentissage à l'école du génocide : "La France et l’Allemagne sont les deux pays où les jeunesses témoignent de la meilleure connaissance et de la meilleure compréhension de cet événement qu’a été la Shoah".

L'un des meilleurs éléments de compréhension tend toutefois à disparaître, souligne en conclusion le reportage de TF1 : le nombre de rescapés, dont les témoignages sont essentiels à la transmission, se réduit d'année en année...


La rédaction de TF1info

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