Etudiante agressée à Strasbourg : "Je portais une jupe. Et trois hommes sont arrivés en face de moi"

M.D.
Publié le 23 septembre 2020 à 17h56, mis à jour le 23 septembre 2020 à 18h04

Source : JT 13h Semaine

TÉMOIGNAGE - Elisabeth, 22 ans, a porté plainte après avoir été victime d'une agression vendredi dernier à cause de sa tenue vestimentaire. Malgré le traumatisme subi, elle souhaite témoigner pour déclencher une prise de conscience.

L'agression de trop ? Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a condamné ce mercredi avec fermeté l’agression d’une étudiante strasbourgeoise de 22 ans dont le seul tort, selon ses déclarations, serait d’avoir porté une jupe. "Il faut que la lumière soit faite sur ce sujet-là, que les coupables soient fermement sanctionnés", a réclamé Gabriel Attal à l’issue du Conseil des ministres. "Le combat n'est pas fini, nous avons eu raison de mettre en place la verbalisation contre le harcèlement de rue", a-t-il souligné.

Depuis vendredi, les réactions pour dénoncer cette attaque indigne se multiplient. La police a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête. Malgré le traumatisme, la victime, qui se prénomme Elisabeth, a accepté de témoigner. Six jours après, son œil porte encore les stigmates de l'agression. Il était 14 heures, près du centre-ville. Elisabeth rentrait chez elle à pied. "Je portais une jupe. Et trois hommes sont arrivés en face de moi", raconte la jeune femme. L'un d'eux commence alors à l'insulter : 'Regardez cette p**** en jupe' (sic)". Élisabeth lâche un "pardon ?" mais s'entend aussitôt répondre : "Tu te tais sa***e et tu baisses les yeux !". "L’un d’eux m’a alors donné un coup de poing dans l’œil pendant que les deux autres me tenaient par les bras. Ensuite, ils se sont enfuis", relate l'étudiante, encore choquée.

Marlène Schiappa s'est rendue à Strasbourg

Après son agression, Élisabeth a posté sur les réseaux sociaux des photos de son visage, suscitant de très nombreuses réactions indignées. D'après la victime, une quinzaine de témoins ont assisté à la scène mais aucun ne l'a aidée ni appelé les secours. 

La ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa, s'est rendu à Strasbourg pour évoquer le sujet. "Quand on est témoin de harcèlement de rue, d'agression sexiste ou sexuelle vis-à-vis de femmes dans l'espace public, il faut réagir, appeler la police ou la gendarmerie pour qu'elles interviennent", a-t-elle tenu à rappeler lors d'une conférence de presse. L'enquête de police tente pour l'heure d'exploiter les images des caméras de vidéosurveillance.


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