DÉCONTAMINATION - Alors que la reprise du chantier de Notre-Dame est prévue le 19 août, selon une annonce de la préfecture d’Île-de-France, c'est un tout autre chantier qui a débuté ce vendredi au sein du groupe scolaire Saint-Benoît, dans le 6e arrondissement. Cette "intervention spécifique" a pour but de dépolluer cette cour où des taux anormaux de plomb ont été relevés.
Combinaison blanche, masque de protection et sur-chaussures. L’équipement obligatoire de l’équipe du chantier du groupe scolaire Saint-Benoît donne aux ouvriers des allures d’astronautes. Ce vendredi 9 août, ils interviennent dans le 6e arrondissement parisien pour une décontamination de cette cour d’école où des concentrations élevées de plomb - supérieures à 7.000 µg/m² - ont été relevées. Une dépollution qui sera réalisée dans trois autres établissements cet été alors que la reprise du chantier de Notre-Dame est, elle, prévue le 19 août.
Une procédure drastique
Pour mener à bien cette tâche, le bitume est d’abord aspergé d’un produit bleu. Nommé le surfactant, il a pour rôle de fixer les particules de plomb au sol. Une fois ce métal figé, la cour devenue bleue azur est "débitumisée". Des piles de gravats s’accumulent alors avant que les pelleteuses ne viennent récupérer ces "enrobés souillés" pour les mettre dans de grands contenants blancs. Les "sacs réglementaires" sont ensuite acheminés vers une unité de traitement de déchets dangereux, d’après les explications de Mickaël Prestavoine. Responsable des opérations de dépollution à Saint-Benoît , il assure à notre micro que son équipe était "obligée" d'agir de façon aussi drastique "au vu des seuils de contamination".
L'enjeu, c'est d'être prêts pour la rentrée scolaire
Bérénice Delpal, directrice des Affaires scolaires à la mairie de Paris
Car il y a effectivement urgence. C’est en tout cas ce qu’a expliqué auprès de l’AFP Bérénice Delpal, directrice des Affaires scolaires à la mairie, pour qui "l'enjeu, c'est d'être prêts pour la rentrée scolaire". Le chantier de cette école fermée le 25 juillet dernier est donc mené "en urgence totale", à savoir en deux jours. Il coûtera 200.000 euros.
Ce travail sera répété tout au long du mois d’août. Le groupe scolaire Saint-Benoît est ainsi le premier des quatre établissements - sur douze écoles analysées - qui ont révélé des taux particulièrement élevés de concentration de plomb après l’incendie de Notre-Dame. Une opération nécessaire et qui fera ses preuves, d’après Agnès Lefranc, cheffe du service de santé environnementale de la ville de Paris, selon qui la technique du "débituminage" devrait permettre que la contamination soit "totalement éliminée".