PAGAILLE SUR LES RAILS - Une série d'incidents électriques ont provoqué une nuit de cauchemar pour 2500 passagers de plusieurs TGV reliant le Sud-Ouest à Paris. Les derniers naufragés sont arrivés à 18h ce lundi. Récit.
La SNCF, qui fête ses 87 ans d'existence ce lundi, aurait sans doute rêvé un autre "cadeau" d'anniversaire. Et pour cause : les passagers de plusieurs trains en provenance du Sud-Ouest ont subi de très importants retards, certains se retrouvant bloqués sur les rails, parfois pendant près de vingt heures. Les 400 derniers naufragés sont arrivés un peu après 18h à la gare Montparnasse. Au total, 2500 voyageurs ont été concernés par ces incidents.
D’après la SNCF, cette pagaille est la conséquence d'un problème "d’alimentation électrique dans le secteur de Dax" qui a nécessité des "réparations conséquentes". Selon la compagnie, le retour à la normale ne devrait pas intervenir avant mardi midi.
"C'était l'enfer"
Après de longues heures d’attente, le groupe ferroviaire avait d'abord annoncé l’interruption de la ligne entre Bordeaux et Hendaye et Bordeaux et Tarbes jusqu’à ce lundi à 12h. Les trois trains encore bloqués pendant la nuit ont dû retourner à Hendaye, Bordeaux ou Biarritz.
"Ils nous ont dit une heure et demie, après une heure, puis 15 minutes… Enfin bref, c’était l’enfer", témoigne un voyageur, passablement excédé. "Il n’y a aucune information, aucune personne en gare pour nous renseigner", embraye une autre.
Les voyageurs du TGV 8538 sont, eux, restés bloqués toute la nuit dans le train, lui aussi en provenance d’Hendaye. Ils devaient arriver à Paris à 16h21 dimanche. Mais à 6h ce lundi, ils se trouvaient toujours bloqués. "Nous sommes rassurés, tout le monde est arrivé à bon port", a finalement indiqué lundi en fin de journée une porte-parole de la SNCF Nouvelle-Aquitaine, qui aurait souhaité que "ce soit plus tôt". Sur les réseaux sociaux, cette nuit de galère en plein retour de vacances a suscité de nombreuses réactions de colère.
Mais on est pas prit en chaaaaaarge @SNCF @TGVINOUI il est 3h du matin avec une climatisation (10° dehors) pas d'eau ni de nourriture !!! Les toilettes n'en parlont même pas ! Des enfants en bas âge sont en pleurs et dorment sur la moquette putin!!!! C'est lamentable ! — paupau (@Lbg2Pauline) August 31, 2020
Il est 3h du matin. Le TGV 8538 est toujours en panne en pleine forêt des Landes .. Apparemment, le train de « sauvetage » ne peut venir jusqu’à nous .. @SNCF https://t.co/XsEgq5s18a — Laure ANSQUER (@ansquer_laure) August 31, 2020
Après 14h d'attente, une évacuation est en cours dans le train 8538, qui durera sûrement jusqu'à 7h du matin. La @SNCF offre une compote et un petit biscuit pour aider les gens à tenir jusqu'à demain matin. Sérieusement ? Une gestion de crise catastrophique @TGVINOUI pic.twitter.com/81clj1LcQA — Lara (@lara_srmt) August 31, 2020
Le train 8546/8544 est lui aussi parti d’Hendaye et à destination de Paris. Il devait arriver à 22h04 mais n’a pas pu atteindre sa destination. Contrairement au train précédent, celui-ci a pu faire demi-tour. Les voyageurs ont été déposés à Biarritz, devant trouver, seuls, des hôtels pour les accueillir en plein milieu de la nuit.
La cohue à #biarritz pour trouver de quoi acheminer les passagers qui réussissent à trouver des places dans des hotels... la @sncf s’en lave les mains pic.twitter.com/aSD8msqIkI — Marc Vignaud (@mvignaud) August 31, 2020
Même chose pour le train 8552, comme les deux autres, au départ d’Hendaye et en direction de Paris. Son arrivée était prévue pour 00h13. Aux alentours de 3h, les passagers ont eux aussi été déposés à la gare de Biarritz.
Bilan: Avons gagné Paris à 22h50, 13h05 après notre départ de Pau. Le conducteur dit que nous serons remboursés à 100%. Avons mangé salade maïs-thon et fraises tagada. Plus aucun papier toilette dans les waters. Enfants de colonies ont retrouvés leur parents émus sur le quai. — Jade Grandin (@JadeGrandin) August 30, 2020
Seuls deux TGV ont été plus chanceux. Parmi les cinq trains au départ d'Hendaye ou de Tarbes dimanche après-midi, ils sont les seuls à être arrivés à destination. Le TGV 8587 en provenance de Tarbes a gagné Paris vers 2h du matin, alors que son arrivée initiale était à 23h13. Le second, qui venait d’Hendaye est lui aussi arrivé aux alentours de 2 heures du matin avec quatre heures de retard.
La SNCF a lancé une enquête interne pour déterminer précisément le scénario des ces incidents.