Les Hautes-Alpes repassent aux 90 km/h : quels autres départements l'ont déjà fait ?

Publié le 16 juin 2020 à 13h55

Source : TF1 Info

SÉCURITÉ ROUTIÈRE - Les Hautes-Alpes s'apprêtent à revenir aux 90 km/h sur environ 310 km de routes. D'autres départements ont déjà pris une mesure similaire, soumise à certaines conditions.

Rouler à 90 km/h va être de nouveau possible sur certaines routes des Hautes-Alpes. Le relèvement de la vitesse maximale pour 308 kilomètres de routes, sur les deux mille kilomètres que compte le réseau départemental, sera effectif d’ici la fin de la semaine. Au total, 282 panneaux 90 km/h remplaceront ceux à 80 km/h au cours des prochains jours, le premier ayant été installé symboliquement lundi en présence du président du conseil départemental, Jean-Marie Bernard.

Le département haut-alpin n’est pas le premier à sauter le pas. La Haute-Marne a été la première à annoncer une mesure similaire sur une partie de ses routes secondaires, le 8 janvier dernier, avant d'être suivie par la Seine-et-Marne. Depuis, la Corrèze et le Cantal, ainsi que la Charente leur ont embrayé le pas, tout comme l'Orne plus récemment. Une vingtaine d’autres départements y réfléchissent encore, selon un décompte réalisé début mars par le site de La Gazette des communes

La décision du gouvernement au 1er juillet 2018 d’abaisser la vitesse à 80 km/h avait été le point de départ d’une fronde d’automobilistes, de motards et d’élus contre l’Etat. Elle avait également constitué l’un des détonateurs de la crise des Gilets jaunes, qui a éclaté quelques mois plus tard. Le Premier ministre, Edouard Philippe, avait alors ouvert la voie à un assouplissement de la règle. Une circulaire envoyée par le gouvernement aux préfets le 15 janvier dernier impose néanmoins certaines conditions aux départements.

Retour aux 90 km/h : la circulaire qui fait polémiqueSource : JT 20h Semaine

Des conditions particulièrement drastiques

Les élus locaux doivent en effet motiver leur décision en s’appuyant sur une étude d’accidentalité (fréquence des accidents) et solliciter un avis consultatif de la Commission départementale de sécurité routière, présidée par le préfet et composée de représentants de l’Etat, d’élus locaux et d’associations. Autre condition à respecter, les tronçons concernés doivent faire au moins 10 kilomètres et être équipés de séparateurs centraux et de radars.

Le texte rappelle également que les gestionnaires des voiries concernées doivent financer et installer eux-mêmes les nouveaux panneaux signalant le relèvement à 90 km/h. La facture se chiffre en dizaines de milliers d'euros, ce qui fait grincer des dents certains automobilistes craignant d'en faire les frais. Les préfets ont en outre pour consigne de "donner un avis systématiquement défavorable" sur les routes où figurent "des arrêts de transports en commun", ou qui sont "traversées de chemins de grande randonnée ou véloroutes".

Des conditions drastiques qui ont d'ailleurs conduit de nombreux départements à renoncer à un retour aux 90 km/h. Trente-deux départements ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils conserveraient la limitation de la vitesse à 80 km/h, dont l’intégralité des départements bretons. Pour certains c’est un choix politique, pour d’autres cela s’explique par l’impossibilité de remplir les conditions fixées. A l’instar de la Nièvre qui, après y avoir songé pendant un temps, a finalement renoncé, en février dernier, invoquant des coûts élevés et un risque juridique.


La rédaction de TF1info

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