Cinq hommes s'introduisent au musée du Quai Branly pour arracher une oeuvre au nom de la "dépossession de l’Afrique"

Publié le 13 juin 2020 à 10h04

Source : TF1 Info

INTRUSION - Un groupe de cinq hommes est entré vendredi 12 juin au musée du Quai Branly à Paris, où ils ont arraché de son socle un poteau funéraire Bari du 19e siècle, avant d'être interpellés par la police.

Le lieu venait de rouvrir il y a cinq jours. Un groupe de cinq hommes, dénonçant la "dépossession de l'Afrique de ses richesses", est entré, vendredi 12 juin au musée du Quai Branly à Paris, où ils ont arraché de son socle un poteau funéraire Bari du 19e siècle, avant d'être interpellés par la police, a-t-on appris de sources concordantes.

Une plainte a été déposée par le musée et une enquête de police est en cours, a-t-on indiqué au Quai Branly, où l'on ne souhaite faire aucune commentaire. "Cinq individus ont été interpellés et placés en garde à vue des chefs de tentative de vol en réunion d'un objet mobilier classé", a indiqué le parquet de Paris, qui a confié l'enquête au commissariat du 7e arrondissement.

"Nous avons décidé de récupérer ce qui nous appartient"

Les cinq hommes se sont filmés longuement après avoir pénétré dans le musée, rouvert depuis mardi 9 juin, selon la vidéo postée en ligne. On y voit l'un des cinq hommes, qui se présente comme un ressortissant de la République démocratique du Congo, desceller le poteau funéraire, aider par un autre, avant de l'emmener dans les couloirs.

Pendant qu'il est filmé, l'homme hurle ses critiques contre la France : "Nous avons décidé de récupérer ce qui nous appartient". "Ces biens nous ont été volés sous la colonisation. On part avec notre bien, on le ramène à la maison", répète-t-il aux gardiens qui les apostrophent et tentent de les retenir. A la fin, la police vient les interpeller.

"Pas de dégradation importante"

Le ministre de la Culture Frank Riester a condamné dans un communiqué "avec la plus grande fermeté" ces actes "qui portent atteinte au patrimoine". Il relève que ces hommes "ont formulé des messages à caractère politique et contesté la présence de cette œuvre, et d’autres, dans les collections françaises".

"Si le débat sur les restitutions d’œuvres issues du continent africain est parfaitement légitime, il ne saurait en aucun cas justifier ce type d’actions", a-t-il ajouté, avant d'indiquer que "l'œuvre ne semble avoir subi aucune dégradation importante et le musée va prendre sans délai toute mesure pour mener à bien les éventuelles restaurations requises."

Alors que le Musée du Quai Branly dispose de la principale collection d'arts premiers africains, la question des restitutions d’œuvres africaines qui sont arrivées dans les musées publics français pendant la colonisation se révèle particulièrement sensible et controversée. 


La rédaction de TF1info

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