Séisme dans le sud-est : "il va y avoir des répliques, la population doit se préparer à en ressentir"

Recueillis par Idèr Nabili
Publié le 11 novembre 2019 à 17h29, mis à jour le 11 novembre 2019 à 20h52

Source : TF1 Info

ECLAIRAGE – Un séisme de magnitude 5,4 a touché la Drôme et l’Ardèche, ce lundi peu avant midi, et les secousses ont été ressenties dans plusieurs départements du sud-est, parmi lesquels la Drôme et l'Ardèche. LCI a interrogé la géophysicienne, Marianne Métois.

Une forte secousse a été ressentie dans le sud-est de la France, ce lundi à la mi-journée, dans la région de Montélimar, après un tremblement de terre de magnitude 5,4 sur l’échelle de Richter, a annoncé le Bureau sismologique de Strasbourg. Ce séisme, qui a fait 4 blessés dont un grave et des dégâts matériels, a été ressenti jusqu’à Lyon, Marseille ou encore Montpellier.

S’il n’est pas le premier de cette ampleur en France métropolitaine, ce tremblement de terre pose question. Que va-t-il se passer dans les prochains jours ? Quels sont les risques pour la population ? Doit-on craindre une multiplication des séismes dans le futur ? Marianne Métois, géophysicienne et spécialiste de la déformation de la croûte terrestre associée aux séismes, nous éclaire.

LCI : Que savons-nous sur ce séisme de magnitude 5,4 ?

Marianne Métois : Plusieurs estimations de cette magnitude qui existent : elle se situe entre 4,8 et 5,4. C’est un séisme modéré, les très grands tremblements de terre pouvant aller jusqu’à des magnitudes de 9,5. Mais en France, il n’est pas si fréquent de retrouver des séismes de magnitude supérieure à 4. Il a été relativement peu profond, 10 kilomètres de profondeur d’après les premières estimations, donc très fortement ressenti par la population.

Même si ce n’est pas fréquent, il n'est pas surprenant qu’il y ait un séisme de cette magnitude en France. C’est une zone que l’on connaît, qui est activement sismique. Reste qu'en France métropolitaine, nous ne sommes pas habitués à avoir des tremblements de terre comme celui-là.

À quoi peut-on s’attendre dans les prochains jours ?

C’est la règle pour tous les séismes : après le choc principal, il y a une série de tremblements, que nous appelons les répliques. Il va donc y en avoir, c’est certain. La population doit se préparer à les ressentir. Généralement, ce sont des répliques qui sont de magnitude inférieure au choc principal. A priori, plus le temps va passer, plus elles vont s’estomper.

La vitesse de l’évolution des plaques tectoniques dans la région est normale"
La géophysicienne Marianne Métois

Quels sont les risques à venir ?

Si des maisons ou des édifices ont été endommagés par la secousse principale, les répliques pourraient de nouveau les atteindre. Mais il ne faut pas s’attendre à des effondrements de construction, cela reste un séisme de magnitude relativement faible. Il peut cependant y avoir des fractures ou encore des clochers de vieilles églises qui soient endommagés. Le risque est surtout psychologique : il faut s’attendre à ce que cela secoue encore.

Doit-on s’attendre à une multiplication de ces séismes dans le futur ?

Non, a priori, il n’y en aura pas plus. Ce tremblement de terre résulte de la convergence entre les plaques Eurasie et la plaque africaine, qui se fait très lentement, quelques millimètres par an. À l’heure actuelle, rien ne nous permet de dire que le taux de sismicité, c’est-à-dire le nombre de tremblements de terre par an, va augmenter ou diminuer. Cela va rester sur le rythme que nous avons connu ces dernières années : un de temps en temps en France métropolitaine. Il n’y a pas de raisons pour que cela s’accélère, la vitesse de l’évolution des plaques tectoniques dans la région est normale.


Recueillis par Idèr Nabili

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