VIDÉO - Sinistrée par la crise, la ciergerie de Lourdes se lance dans le e-commerce

par Stéphane CHARTIER
Publié le 2 octobre 2020 à 9h00

Source : Sujet TF1 Info

ADAPTATION - Lourdement touchée par la crise sanitaire, la ciergerie de Lourdes (Hautes-Pyrénées) se lance dans le commerce en ligne.

Pas de miracle à Lourdes cette année. Face à la crise du Covid-19, l’économie locale a été frappée par les contingences terrestres au même titre que les autres régions touristiques du pays. Le chômage partiel a frappé ce site majeur de pèlerinage catholique suite à la baisse de fréquentation. La baisse de la demande en cierges qui en résulte a forcé la marche vers le e-commerce déjà entamée par la seule ciergerie lourdaise en début d’année. Elle espère trouver dans la vente en ligne un nouveau souffle, et peut-être même se voir pousser des ailes qui couvriraient en quelques clics une demande mondiale.

Créée en 1928, cette entreprise est le principal fournisseur du Sanctuaire, qui absorbe près de 80% de sa production. Jusqu’ici les cierges se vendaient dans les boutiques voisines de la Grotte où, selon la tradition catholique, la Vierge Marie est apparue à Bernadette Soubirous en 1858. Mais le coronavirus a eu raison de la foi des pèlerins, qui n’ont pu ou n’ont voulu se déplacer. Par conséquent, la société a profité du confinement pour accélérer sa démarche de digitalisation, initiée en début d'année. 

Une chute de 70% du chiffre d'affaires

"Pour la première fois de son histoire, ce n'est pas le pèlerin qui va venir à Lourdes mais Lourdes qui vient au pèlerin", résume pour l'AFP Catherine Cervantès, la responsable commerciale de l'entreprise. Dans l'atelier, où Bernadette de Lourdes trône en statue, seuls cinq employés, contre onze habituellement, sont à l’œuvre.

Le chômage partiel depuis le 1er avril va durer jusqu'au début de l'année prochaine et on ignore où on va, indique la responsable commerciale de la ciergerie, Mme Cervantès. L'entreprise produit habituellement entre 300 et 500 tonnes de cierges, mais cette année la barre des cent tonnes ne sera sans doute pas dépassée. Une chute de quelque 70% du chiffre d'affaires, de 1,2 million d'euros en 2019, est escomptée pour 2020. 

Très dépendante du tourisme spirituel, qui en a fait la deuxième ville hôtelière de France après Paris, la cité mariale est globalement frappée et sinistrée, entraînant dans la crise ses 14.000 habitants. La chambre de commerce et d’industrie locale a calculé une baisse d’activité de 90% sur tout l'écosystème: les hôtels, les commerces de souvenirs, les transporteurs, la restauration... Et la saison 2021 pourrait connaître une baisse de 70% comparée à une année normale.

L’annulation de pèlerinages pour le début d’année prochaine laisse entrevoir un avenir plutôt sombre. Ne restent que l’espoir, la prière et la foi au miracle pour sortir de cette ornière sans fin. Et pour les cierges, la vente en ligne…


Stéphane CHARTIER

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