Violences conjugales : en 2019, 146 femmes ont été tuées par leur partenaire

Publié le 17 août 2020 à 20h07, mis à jour le 17 août 2020 à 20h31
Violences conjugales : en 2019, 146 femmes ont été tuées par leur partenaire
Source : AFP

FÉMINICIDES - Selon l'étude nationale relative aux morts violentes au sein du couple, dévoilée ce lundi 16 août, 146 femmes sont mortes en 2019, tuées par leur partenaire ou leur ex-partenaire de vie. C'est 25 de plus par rapport à 2018.

Cent-quarante-six femmes ont été tuées en 2019 par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 de plus que l'année précédente, selon des chiffres de l'enquête de la délégation aux victimes rendus publics par le ministère de l'Intérieur lundi. Vingt-sept hommes ont également été tués au sein du couple, soit 173 décès au total (+16%). Cela représente en moyenne un décès tous les deux jours. 

L’étude précise également que "les circonstances du passage à l’acte, à savoir que l’auteur des faits est le plus souvent un homme (88 % des cas) et que le recours à une arme, quelle que soit sa nature, est largement majoritaire (68 % des cas)". La dispute et le refus de la séparation demeurent les principaux mobiles du passage à l’acte (51 % des cas), indique l'étude.

La majorité des homicides ont lieu au domicile du couple, de la victime ou de l'auteur

Selon l'étude, la victime est en général une femme, de nationalité française, âgée de 30 à 49 ans ou de plus de 70 ans et n'exerce pas ou plus d'activité professionnelle. La majorité (76%) des homicides ont lieu au domicile du couple, de la victime ou de l'auteur, 31% sont motivés par une dispute et 20% par une séparation non acceptée. Selon les chiffres fournis par le ministère, 36% des homicides ont été commis par arme blanche et 24% par arme à feu. 

Ces chiffres en augmentation inquiètent toujours plus alors que les violences conjugales avaient été déclarées "grande cause du quinquennat", avec notamment un Grenelle contre les violences à l'automne.

A l'issue de celui-ci, le Parlement a adopté définitivement fin juillet une proposition de loi destinée à mieux "protéger les victimes de violences conjugales". Le Grenelle "a permis une vraie prise de conscience et une mobilisation de toute la société face aux violences conjugales. Avant le Grenelle, 8% de la population connaissait le 3919 (numéro d'aide, ndlr): c'est désormais plus de 64%", écrit Marlène Schiappa ministre déléguée chargée de la citoyenneté dans un communiqué cosigné avec le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin et la ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes Elisabeth Moreno. "Mieux repérer et mieux protéger les victimes, mieux sanctionner les agresseurs constituent dès lors (...) mes priorités", assure cette dernière.

Ce texte, qui introduit notamment une exception au secret médical en cas de "danger immédiat", constitue le deuxième volet législatif en quelques mois d'un arsenal qui se veut offensif contre les violences au sein des familles. Une première série de mesures avait déjà été adoptée fin 2019, dont la généralisation du bracelet antirapprochement contre les conjoints et ex-conjoints violents qui devrait être mis en place en septembre


La rédaction de TF1info

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