"PARADIS" - L'herbe est toujours plus verte ailleurs. Jeudi 24 novembre, François Fillon et Alain Juppé ont cité en exemple des pays voisins pour leur flexibilité et leurs faibles taux de chômage. Limite de la démonstration : le Royaume-Uni et l'Allemagne, directement concernés, souffrent de la précarité.
C'est devenu une habitude au sein de la droite. L'Allemagne et le Royaume-Uni sont souvent représentés comme des modèles sur le plan économique et social. Jeudi 24 novembre, à l'occasion du débat de l'entre-deux tours de la primaire de la droite et du centre François Fillon en a remis une couche, sans pour autant les nommer précisément. "Tous les pays qui réussissent, qui sont au plein emploi, sont des pays où les règles d'embauche et de licenciement sont plus simples", a-t-il indiqué.
Il est vrai que notre voisin outre-Rhin enregistre un taux de chômage historiquement bas, avec 5,8% en octobre. Ce qui est loin des 10% en France. Mais à quel prix ? Sans doute celui de la précarité. Du fait d'une faible régulation des salaires, en 2014, 16,7% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté, contre 13,3 dans l'Hexagone. Il a fallu attendre le 1er janvier 2015, pour qu'un revenu minimum voit le jour à 8,5 euros de l'heure. En France, le Smig (ancêtre du SMIC) a plus de 60 ans...
Les Français ne travaillent pas toujours moins que ses voisins
Au Royaume-Uni, le constat est le même. En septembre 2016, le pays comptait 4,8% de chômeurs. Un taux à faire rêver François Hollande. Mais là encore, le tableau n'est pas aussi beau qu'il semble l'être. Les inégalités ne cessent de se creuser. Selon une étude Oxfam datant de 2014, les 85% des Britanniques les plus riches, possèdent autant que les 3,5 milliards les plus pauvres. Le modèle est donc tout relatif.
Alain Juppé n'a pas non plus manqué de comparer la France à ses voisins. "Les Français, globalement, travaillent moins que la plupart des pays qui sont autour de nous", a-t-il expliqué. Mais en s'y consacrant un peu plus de 37 heures par semaine selon les données d'Eurostat, ils y passent plus de temps que les Britanniques (36,7) et que les Allemands (35,2).