RECADRAGE - La Haute autorité de la primaire de la droite et du centre n'a prononcé aucune sanction à l'égard de Jean-Frédéric Poisson après ses propos sur la soumission d'Hillary Clinton aux "lobbies sionistes". Elle a en revanche demandé au président du parti Chrétien-démocrate, soupçonné de proximité avec le FN, de s'engager à soutenir le vainqueur de la primaire.
Jean-Frédéric Poisson était sur le gril. A la demande de Nathalie Kosciusko-Morizet, la Haute autorité de la primaire de la droite et du centre a étudié les propos tenus par le président du Parti Chrétien démocrate à l'égard d'Hillary Clinton. Le petit Poucet de la primaire avait déclaré que la "proximité" de la candidate démocrate à la présidence américaine "avec les super-financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes sont dangereuses pour l'Europe et la France".
Compte tenu "des explications" données mardi par Jean-Frédéric Poisson à la Commission d'organisation, et mercredi devant la Haute autorité de la primaire, cette dernière a décidé de ne "pas statuer". Le président de la commission d'organisation du scrutin, Thierry Solère, avait fait savoir dès mardi que la polémique était "close" après les excuses du candidat, qui avait rejeté "toute forme d'antisémitisme".
« L'incident est clos, la politique de madame Clinton au Proche-Orient reste un sujet » #RFI — JeanFrédéric Poisson (@jfpoisson78) 26 octobre 2016
Poisson doit s'engager à soutenir le vainqueur de la primaire
En revanche, la Haute autorité s'est prononcée sur des propos tenus en début de semaine par le candidat dans Lyon People. Dans cette interview, il n'exclut pas d'appeler à voter pour le Front national, l'année prochaine, en cas de duel contre le candidat désigné par la primaire de la droite au second tour de la présidentielle : à ses yeux, le "projet de société multiculturelle" d'Alain Juppé est "à côté de la plaque". Les sages de la primaire lui demandent donc de s'engager à soutenir publiquement le candidat désigné à l'issue de la primaire.
« Alain Juppé ne considère pas les mouvements migratoires comme un problème, moi si. » #RFI — JeanFrédéric Poisson (@jfpoisson78) 26 octobre 2016
Jean-Frédéric Poisson est "comme chacun des candidats à la primaire, tenu au respect de l'engagement qu'il a souscrit de soutenir publiquement le candidat à la présidence de la République désigné à l'issue de la primaire et de prendre part à sa campagne", écrit la Haute autorité dans sa décision. "Le respect de cet engagement est une des conditions de participation à la primaire et demande en conséquence à Jean-Frédéric Poisson d'y veiller strictement à l'avenir."