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Si tout était à refaire, il est probablement une chose que François Hollande ne recommencerait pas : proposer l'extension de la déchéance de nationalité aux auteurs binationaux d'actes terroristes. C'est en effet la seule mesure à propos de laquelle le chef de l'Etat, forfait pour 2017, a dit ce jeudi soir éprouver un regret. Voici ce qu'il a dit :
La déchéance de nationalité, annoncée au Congrès trois jours après les attentats du 13 novembre, a été un chemin de croix pour François Hollande, et probablement l'une des séquences les plus destructrices, politiquement, de son quinquennat. Le chef de l'Etat avait vu dans cette mesure symbolique proposée par la droite un moyen de susciter l'unité nationale dans le contexte de la guerre contre le groupe Etat islamique.
Rien ne s'est déroulé comme il l'attendait : sa proposition, qui était juridiquement contestable, a déchaîné la gauche contre lui, sans lui permettre trouver le soutien de la droite et l'exposant à un échec en cas de vote de la révision constitutionnelle au Congrès. Pire, elle a conduit le chef de l'Etat à reculer après quatre mois de longs débats stériles, le poussant à ce terrible aveu d'impuissance rapporté a posteriori dans l'enquête au vitriol Le Premier secrétaire de la République :
D'un bout à l'autre du débat, François Hollande a dû assumer une proposition dont il n'avait jamais voulu personnellement. Quatre mois avant les attentats de novembre 2015, le chef de l'Etat avait même témoigné "un certain mépris" à l'égard de la déchéance de nationalité dans un entretien à des journalistes du Monde. "La déchéance de nationalité, ou l'indignité nationale, vous savez, toutes ces choses de droite qui sont de l'ordre du symbolique et qui n'apportent rien à la lutte contre le terrorisme", avait-il asséné. Ajoutant : "Si on est, sur ces sujets-là, dans une surenchère avec la droite, c'est comme dire 'bon, finalement, l'extrême droite et la droite ont raison'".
Le chef de l'Etat avait tant de doutes sur la mesure qu'il avait même consulté ses proches, à la veille de la proposer au Congrès, selon les révélations faites dans Conversations privées avec le président. Il avait tout simplement confié avoir demandé, lors d'un déjeuner en famille, à Ségolène Royal et à ses quatre enfants, s'il devait proposer la déchéance de nationalité. A en croire le récit rapporté dans le livre, il aurait mieux fait d'écouter l'avis de ses enfants.
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